Un Ousmane Sonko sans une petite dose de provocation, ce n’est vraiment pas Ousmane Sonko. Je l’ai entendu se délecter des fléchettes qu’il lançait à l’endroit surtout de la presse, lui le chef de parti, traîné hier dans la boue par cette presse. Le message derrière ces coups de semonce : je suis un dur à cuire. Vous ne pouvez pas m’atteindre. Je ne céderai pas à votre chantage habituel. Je deviens même un fusible pour Diomaye, le président.
Le premier ministre Ousmane Sonko a animé dimanche 9 juin un meeting avec des milliers de jeunes militants du PASTEF le parti dont il est le président. Exercice qu’il adore, il s’est rappelé au bon souvenir d’une certaine presse comme pour la réveiller et lui inculquer une nouvelle orientation,. Mais pas que ! Ousmane Sonko a lancé ses fléchettes aussi vers l’opposition, qui cherche selon lui, non pas à critiquer sainement et à proposer une alternative, mais à tenter de l’opposer au président Diomaye Faye. Une tentative vaine pour une opposition peu courageuse, dispersée par le quart d’une grenade lacrymogène. Cette dernière pique est lancée dans un éclat de rires.
De belles choses avancées hier : vacances agricoles citoyennes, respect des avis contraires (en faisant allusion à Alioune Tine), liberté de la presse, mais qui ne doit pas être une liberté de dénigrer ou de manipuler, traque des délinquants fiscaux, besoin de justice pour tous (les membres de PASTEF ne seront pas au dessus des lois), annonces de mesures à venir pour lutter contre la cherté de la vie, stratégies pour booster le pays, Plan 2050, etc.
On peut valablement questionner l’opportunité de cette sortie et les petits « uppercuts » bien placés, mais au fond, rien d’extraordinaire. OS fait de l’animation politique.
Le danger pour un projet de rénovation en effet, c’est l’assoupissement : on a le pouvoir, on croise les doigts et on attend sagement la période de récolte des fruits. L’exercice de réarmement moral est nécessaire. Il faut de temps en temps galvaniser, ragaillardir. C’est ainsi que je comprends l’exercice de Sonko d’hier. Il s’agissait d’abord de remobiliser les troupes. À ce propos, le message principal adressé aux jeunes est inspirant : votre énergie débordante doit être utilisée pour faire avancer le pays. J’ai aimé, enfin, l’autodérision. On sait maintenant qui est « Koromak » et qui est « Serigne Ngoundou ». »
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