Fadwa Touqan, la « Poétesse de la Palestine », en dix pensées

Fadwa Touqan est une poétesse palestinienne née à Naplouse en 1917. Sa poésie raconte l’histoire de sa famille, la vie en Palestine, les souffrances et espoirs de son peuple. Sœur de Ibrahim Touqan considéré par beaucoup comme le père de la littérature palestinienne, elle apprend auprès de lui, les bases de l’écriture poétique. Fadwa Touqan deviendra une voix de la résistance de son peuple et dira: « Il y a toujours eu un lien très fort entre le poète palestinien et le mouvement de résistance. Il était à la fois le produit de la lutte en cours et un élément moteur de cette lutte. » Elle a reçu de nombreux prix littéraires à travers le monde. Même si certains Palestiniens estimaient que ses critiques de la société arabe ne faisaient que reproduire les préjugés « orientalistes » des occidentaux, elle a su être une voix forte de la cause palestinienne et de la liberté. Fadwa Touqan décédée dans sa ville de Naplouse en 2003, nous a laissé beaucoup de pensées pleines de sagesse comme celle-ci: « Les ragots dénotent l’arriération des sociétés qui ne lisent pas. » Fadwa Touqan en dix pensées.

1- « S’ils s’y étaient pris par la tendresse et la douceur, ils seraient parvenus à éteindre cette étincelle secrète en moi. S’ils avaient essayé d’étrangler mes ambitions d’un gant de velours plutôt que d’une main de fer, ils y auraient sans doute réussi. C’est avec les tissus fins et délicats qu’on fait les meilleures cordes pour étrangler les autres. » Mémoires, tome 1

2- « O ma haine terrifiante ils ont tué l’amour en moi ils ont transformé le sang de mes veines en glycérine et goudron. » Après la défaite de 1967 soldée par l’annexion et l’occupation des terres palestiniennes.

3- « La poésie a toujours été la réponse littéraire la plus rapide aux événements et aux provocations. Langue d’effusions et d’embrasements, elle est par nature plus spontanée que les autres moyens d’expression littéraire tels que la nouvelle, le roman, le théâtre. Ceux-ci postulent une quatrième dimension, celle du temps; ils nécessitent qu’on se recueille, qu’on laisse mûrir ses idées, avant d’aboutir à un résultat littéraire efficace qui appelle au changement de la réalité honteuse et honnie. » Mémoires, tome 2

4- « Ils sont morts debout, flamboyants sur la route. Brillants comme les étoiles, leurs lèvres pressées sur les lèvres de la vie.Ils se tenaient debout à la face de la mort. Puis disparurent comme le soleil. » Martyrs de L’intifada

5- « En vain ai-je essayé de reprendre â mon compte la maxime de William Blake : « Fais ce que tu veux. Ce monde n’est qu’une histoire imaginaire, fondée sur la contradiction.  » L’homme à qui manque la conscience spirituelle sera toujours incomplet; c’est ce que disent les Indiens. » Le Rocher et la peine

6- « Les plantes ne voient pas le jour avant de s’être frayé dans la terre un chemin ardu. Mon histoire, c’est l’histoire de la lutte d’une graine aux prises avec la terre rocailleuse et dure. C’est l’histoire d’un combat contre la sécheresse et la roche. » Le Rocher et la Peine  »

7- « Je ne demande rien de plus.Que de mourir sur ma terre.De me fondre et m’unir à l’herbe,De donner vie à une fleur.Qu’un enfant de mon pays cueillera.Je ne demande qu’une chose.Rester dans le sein de ma terre.Dans le sol et l’herbe, comme une fleur… » L’Appel du pays

8- « Les Juifs ont droit à une existence libre et digne, après ce qu’ils ont souffert en Europe. Mais il n’en est pas moins vrai que les pays Arabes sont les seuls où, pendant des siècles, dans des villes comme Damas où Baghdad, ils ont trouvé refuge contre l’agression, les massacres, les expulsions que leur ont fait subir les États européens. Oui, les Juifs ont beaucoup souffert, mais pourquoi, nous, les Palestiniens, devrions-nous en payer le prix ? » Mémoires, N° 2 : Le Cri de la Pierre

9- « Dans Crainte et tremblement, Soren Kierkegaard a exprimé le besoin humain de foi religieuse : « Si l’homme n’a pas conscience de l’éternité, si la création est seulement l’œuvre d’une force aveugle pénétrée de sentiments confus, inconscients, engendrant le sublime comme le vil, la vie ne peut être que désespoir. » Le Rocher et la Peine

10- « Avant même de s’asseoir, Dayan s’adressa à moi : « Vous nous détestez. J’ai lu certains de vos poèmes traduits en hébreu. Ils débordent de paroles, de sentiments haineux.
Ayant dit ces mots, il prit place à côté de moi.
« Je ne vous déteste pas en tant que Juifs, mais en tant qu’occupants », répondis-je. » Mémoire tome 2

 

 

 

 

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