Emprisonnement de Rokia Traoré : « il est temps d’arrêter cette injustice » (Tribune)

Le Comité de soutien à l’artiste Rokia Traoré dénonce son incarcération.

Depuis le 20 juin 2024, l’artiste musicienne malienne de renommée mondiale Rokia Traoré est emprisonnée près de Rome, en Italie.

Rokia Traoré est une mère qui a toujours voulu et continue à vouloir protéger son enfant.

Rokia Traoré n’a commis aucun crime, elle n’a jamais kidnappé d’enfant. Rokia doit retrouver sa liberté, ses enfants, sa vie d’artiste.

Rokia est célébrée à travers le monde pour son talent exceptionnel et ses contributions à la musique, ayant remporté de nombreuses distinctions, dont le prestigieux prix des Victoires de la Musique et les BBC Radio 3 Awards for World Music.

Elle a été arrêtée à son arrivée à l’aéroport de Rome le 20 juin alors qu’elle voyageait pour se produire le lendemain, jour de la fête de la musique, à un grand concert en face du Colisée.

Ce qui se joue actuellement

La Cour d’appel de Rome, compétente pour le mandat d’arrêt européen, suite aux exceptions soulevées par la défense de Rokia, l’avocate italienne Maddalena C. Del Re, a suspendu la procédure et a transmis le dossier à la Cour européenne de justice. En effet, la Cour d’appel de Rome a constaté de graves violations des droits de la défense dans la procédure belge.

Rokia a été condamnée sans l’assistance technique d’un avocat, obligatoire en Italie et selon les conventions internationales. Nous nous réjouissons que l’Italie ait écouté pour la première fois les plaidoyers de Rokia.

La décision de la Cour européenne de justice sur cette affaire est attendue pour le mois de septembre. Entre temps elle est en prison en Italie.

Rappel des faits

Le mandat d’arrêt européen, émis par la Belgique à son encontre, l’accuse d’avoir refusé de respecter un jugement du tribunal en droit de la famille de Bruxelles. Elle aurait ensuite quitté le domicile familial à Bruxelles et le territoire du royaume belge, fuyant avec l’enfant au Mali, la retirant de la vie de son père, empêchant celui-ci de jouir de son droit de garde. Ce n’est pas vrai.

Les raisons de ce mensonge sont liées à une volonté de faire correspondre le dossier à un cas d’enlèvement selon la convention de la Haye de 1980, qui prévoit que:

« La Convention du 25 octobre 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international
d’enfants cherche à combattre l’enlèvement parental d’enfants en instaurant un
système de coopération entre les Autorités centrales et une procédure rapide de retour
de l’enfant dans son État de résidence habituelle.”

L’enfant est née en mars 2015 à Bruxelles et a la double nationalité belge et malienne.
Depuis l’été 2015, l’enfant et sa mère vivent au Mali. La résidence habituelle de l’enfant
est donc bien Bamako et non Bruxelles.
Le père voyait son enfant régulièrement, se rendant souvent au Mali, ou bien passant
des vacances en Europe avec elle.

La procédure judiciaire qu’il a entamée en avril 2019 pour obtenir la garde exclusive de
l’enfant fait suite à des soupçons de comportement inapproprié et des demandes
d’explication par Rokia en février 2019.

Comme l’avait écrit Rokia Traoré lors d’une tribune personnelle sur sa page Facebook :
« Quand est-ce que des mesures seront prises pour que la justice arrête de forcer des
mères à remettre leurs enfants à des prédateurs présumés ? » Il est temps d’arrêter cette injustice !

Comité de soutien à Rokia Traoré
Contact : justice4rokia@bruxxel.org

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One Comment

  1. Mahulé Reply

    Libérer Rokia Traoré
    Trop de bêtise avec son ex mari l,il n’a qu’à laisser la petite fille tranquille à ça mère
    Maître Maddalena de ROM
    Regarde la souffrance d’une mère
    Pourquoi tout ça ?
    Déjà il fait souffrir la mère de sa fille jusqu’à l’arrestation
    Est-ce que demain (dans l’avenir l’enfant vas lui pardonner ?)

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