Beit Lahia, le 9 mars 2025. Un Palestinien est assis près de sa tente de déplacement, en face d’une file d’attente pour des repas chauds dans une cuisine caritative avant le repas de rupture du jeûne de l’iftar pendant le mois sacré musulman du Ramadan, le 9 mars 2025. Le ministre israélien de l’énergie, Eli Cohen, a déclaré le 9 mars qu’il avait donné des instructions pour cesser de fournir de l’électricité à Gaza, une semaine après qu’Israël a bloqué toute aide dans le territoire palestinien ravagé par la guerre.
©Omar AL–QATTAA / AFP
Tant que Nétanyahou n’a pas annoncé la fin de la guerre, je préfère rester ici. En fait, je crois que la guerre ne s’arrêtera pas, et je n’ai pas envie de rentrer pour ensuite être déplacé encore une fois.
Une amie, veuve et qui vit avec ses quatre enfants sous la même tente, y compris sa fille qui est mariée, m’appelle pour me demander : «Tu crois qu’on peut revenir à Gaza? Je sais qu’il y a un camp en construction. Je peux y aller ou tu penses que je dois rester ici?» D’habitude, je préfère ne pas décider à la place des autres, de peur de me tromper. Mais cette fois j’ai répondu : «Si c’est pour vivre de toute façon sous une tente, reste où tu es, rien n’est clair pour le moment.» Elle pensait la même chose.
Ceux qui sont rentrés, eux, se demandent s’ils ne doivent pas repartir. «Alors, Rami, qu’en penses-tu? Tu crois qu’il faut anticiper un nouveau bombardement de Gaza ville et du nord? Est-ce qu’il faut retourner au sud tout de suite, pour trouver une place?» Les déplacés le savent désormais : s’il faut se réfugier au sud, mieux vaut être parmi les premiers arrivés, afin de trouver un bon emplacement. Ils se sont habitués à la vie quotidienne sous la tente; s’ils doivent partir de nouveau, ils installeront facilement leur abri. C’est cela, le changement des mentalités : les gens sont prêts à tout pour, d’abord, survivre. Ils font tout pour s’adapter à la non-vie que l’on est en train de subir. La guerre a touché tout le monde. La majorité des Gazaouis ont perdu des proches, des enfants, des amis, des voisins, leur maison, leur emploi, leur business. Ils sont sous le choc, et, surtout, ils savent très bien que le plus fort est en train de décider de notre avenir.
Tout cela parce que Nétanyahou a changé d’avis, décidant de ne pas passer à la deuxième phase de l’accord, et de prolonger la première. Et si le Hamas ne l’accepte pas, c’est lui qui «viole l’accord», selon Nétanyahou. C’est toujours ainsi, c’est la loi du plus fort. Israël peut décider ce qu’il veut, surtout avec le feu vert de Trump. Lire la Suite ICI
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