Notre grand n’est plus ! Hélas, Pape Diouf nous a tragiquement quitté ce 1er avril 2020. Emporté par ce terrible virus qu’est le Covid-19. Admiré et admirable, les valeurs et les idées de Pape Diouf ont forgé notre jeunesse. En fait, toute la jeunesse sénégalaise et africaine admirait ce héros au grand cœur. Son décès nous laisse orphelins certes mais surtout nous installe dans une sorte de tourmente à l’heure où certains professeurs hasardeux se laissent aller à des idées provocatrices et évoquent haut et fort la possibilité de faire de notre chère Afrique un laboratoire à ciel ouvert, nous nous indignons.
En effet, mercredi dernier sur le plateau de LCI, au cours d’un débat deux médecins ont soulevé l’idée d’études sur le coronavirus « en Afrique où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation. » Le Pr Jean-Paul Mira a poursuivi : « un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études sur le SIDA où chez les prostituées on essaie des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et qu’elles ne se protègent pas. » Il est temps que l’Afrique change de paradigme, se départissent de ses dirigeants irresponsables
Ces propos d’un autre âge choquent. Ils choquent l’Afrique mais ils devraient choquer l’humanité toute entière. Au moment où cette pandémie liée au COVID-19 bouleverse toutes les certitudes, appelant presque tout le monde à un peu plus d’humilité.
Après avoir dénoncé ces propos racistes et barbares, il appartient à l’Afrique de se tourner vers elle-même et de prendre enfin son destin en main. Pour se faire, nos dirigeants sensés nous protéger, doivent être mieux choisis.
N’est-ce pas le moment d’exiger et de construire ensemble un autre modèle de société !
Pape Diouf est le prototype du dirigeant capable de nous entrainer vers un futur prometteur et progressif et faisant tomber tous ces clichés nauséabonds plus meurtriers que le covid-19. Travailleur infatigable, charismatique, cultivé jusqu’à la moelle, mesuré, courtois, défenseur non pas de la dignité noire, mais de la dignité humaine tout court, le tout lui donnant une prestance et une personnalité hors du commun, Il est de la race des leaders recherchés et admirés. Certes, comme disait Barack Obama à propos de l’Afrique, qu’il lui fallait des institutions fortes, mais nous sommes persuadés aussi qu’il lui faut des leaders forts qui savent se faire respecter comme Pape Diouf.
Pour exemple alors qu’il était Président de l’OM, son club jouait à Rome contre la Lazio. Le Président romain invita le président de l’OM à dîner. Nonobstant son retard, il eut l’outrecuidance de se lever pour aller répondre au téléphone. Pape Diouf, fidèle à son éducation, attendit « poliment » le retour de son hôte. Sitôt fait, il se leva et prit immédiatement congés ! Pape Mababa Diouf savait se faire respecter. Le président laziale ne s’en n’est toujours pas remis. Le petit nègre vous emmerde comme aurait dit Césaire.
Si le coronavirus ne l’avait pas emporté, beaucoup de sénégalais auraient signé des deux mains une pétition pour que Pape Diouf entre en politique dans son pays de naissance et devienne président du Sénégal. Nos frères marseillais si vaillants et si reconnaissants nous l’auraient prêté volontiers pour un mandat de redressement. Ce n’est pas un hasard qu’il parte en cette période. C’est un signe pour qu’enfin, quelque chose bouge.
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