Du 10 au 12 octobre 2025 à la Place de la nation, s’est tenu le salon du livre féminin de Dakar. « Résistances » thème principal de cette 4eme édition, a été au choeur des panels et discussions. Amina Seck directrice du salon qui voit la littérature comme un acte révolutionnaire contre l’invisibilisation et les restrictions, est revenue avec Kirinapost sur cette édition 2025.
Amina Seck directrice du salon et inititrice du Prix Ken Bugul du Livre 2025. Le prix est allé à Tissou Touré pour son ouvrage: « Vivre de bon’heur »
Kirinapost: Pourquoi la Guinée comme pays hôte cette année ?
Amina Seck: La Guinée s’est imposée comme une évidence. C’est un pays à la vitalité littéraire remarquable, où les femmes écrivent avec puissance et liberté. Comme chaque année je veux découvrir et faire découvrir une littérature féminine d’un pays. Mais au-delà du choix symbolique, c’est la forte mobilisation de la Guinée qui a marqué cette édition : une délégation nombreuse, engagée, solidaire. Je tiens à féliciter le ministère guinéen de la Culture et du Tourisme pour son accompagnement exemplaire, sa communication remarquable autour de la délégation et du Salon du Livre Féminin de Dakar. Leur engagement prouve qu’une politique culturelle structurée peut donner une véritable visibilité aux créateurs et créatrices.
Nos institutions culturelles sénégalaises gagneraient à s’en inspirer, afin de mieux soutenir et promouvoir les artistes du pays, en particulier les femmes.
Kirinapost: Quelle est la grande leçon à retenir de l’édition 2025 ?
Amina Seck: Sous le thème « Résistances », cette édition a rappelé que la littérature féminine est bien plus qu’un espace de création : c’est un territoire de résistance. Écrire, pour beaucoup de femmes, c’est refuser le silence et l’invisibilité. Les échanges, les lectures et les panels ont montré que les autrices portent une parole de vérité et de transformation. Cette édition a aussi démontré la puissance de la sororité culturelle : lorsque les femmes unissent leurs voix, elles redessinent le paysage littéraire du monde.
Kirinapost : Comment se porte le livre au féminin aujourd’hui ?
Amina Seck: Le livre au féminin avance avec courage. De plus en plus de femmes écrivent, publient et s’affirment. Mais il reste encore des défis : la diffusion, la reconnaissance, l’accès aux structures éditoriales, la présence dans les événements littéraires. C’est tout le sens du Salon du Livre Féminin de Dakar : offrir une scène, amplifier les voix féminines, et rappeler que les femmes écrivent le monde autant qu’elles le portent. La littérature féminine n’est pas marginale : elle est essentielle, vivante et en pleine expansion.
Propos recueillis par Amadou Bator Dieng
Amina Seck directrice du salon satisfaite de l’édition 2025
Save as PDF
Laisser un commentaire