« Une administration républicaine, certes, mais manquant de cohérence et figée dans des schémas dépassés. Au moment où nos réalités socioéconomiques évoluent très rapidement avec la transformation numérique et l’essor de l’IA…un secteur parapublic hypertrophié, doublonnant souvent avec l’administration centrale, budgétivore, et dont la contribution au dividende de l’État reste trop faible ». Cet extrait du discours de son excellence M. Bassirou Diomaye Faye, le 20 janvier 2025 à la Conférence des administrateurs et managers publics, interpelle. Il est nécessaire de changer de cap et de revenverser la table.
Dans un récent article, j’avais évoqué l’épineux problème de la bureaucratie. Le discours du président de la république à la conférence des administrateurs et managers publics a conforté ma réflexion. Nous devons oser changer radicalement les paradigmes. En effet, le constat que notre administration regorge de directeurs mais manque de managers est au cœur des défis structurels auxquels elle fait face. La présence de nombreux directeurs, souvent à des niveaux hiérarchiques élevés, peut engendrer une concentration des décisions sans réelle capacité de pilotage opérationnel au plus près des besoins des citoyens et des exigences de performance.
Pour résoudre ce problème, il est essentiel de transformer cette pyramide hiérarchique en un modèle plus agile, axé sur la délégation, la responsabilité et la gestion de proximité. Ceci passerait par une redéfinition des rôles de gestion, un renforcement de la formation en management, une décentralisation des pouvoirs décisionnels, un alignement des objectifs individuels et organisationnels avec les résultats attendus. Les managers seraient ainsi mesurés sur leurs performances et leur capacité à atteindre les objectifs fixés, et non sur leur position hiérarchique.
Aussi, pour réussir cette modernisation, il est primordial de créer un équilibre entre directeurs et managers, en donnant à ces derniers les moyens de jouer un rôle décisif dans la mise en œuvre des politiques publiques, dans un environnement plus dynamique, agile et centré sur la performance. Il est crucial de fermer définitivement la page de la bureaucratie et d’adopter une approche intégrant le Nouveau Management Public (NMP), le numérique et des processus stratégiques adaptés aux besoins contemporains.
Nous ne pouvons pas gouverner en 2025 avec les institutions des années 60.
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