Enzo Leanni pour causerie.home.blog • Le scénario du match d’aujourd’hui me déçoit un peu mais, à froid, je trouverai de bons moments à tirer. C’est au moment où je me remémore les souvenirs de son quintuplé qu’il reçoit le ballon sur la ligne médiane côté droit. Son contrôle orienté est si bon qu’il lui permet d’éliminer deux joueurs. Il flirte avec la ligne de touche tel un équilibriste.
Nous sommes aux premières loges de son départ instantané. D’arrêté, il devient une balle perforant le bloc en un infime instant. Les défenseurs adverses semblent se démultiplier afin de stopper sa course. Ils se sont entrainés pour cet instant toute la semaine mais malgré cela l’incompréhension se mêle à la panique. Il a déjà réalisé cette action des centaines de fois pourtant elle est différente de toutes les autres. Deux secondes se sont écoulées depuis son contrôle, il repique désormais au centre.
L’heure de jeu vient de passer et le ballon est toujours dans ses pieds. Déjà cinq secondes et trois adversaires effacés avant de rentrer dans les vingt-cinq derniers mètres où il crochète un nouveau défenseur avec l’élégance d’un danseur de ballet. Le ballon passe du pied droit au pied gauche comme par magie. Il le tutoie, le cajole, la relation entre les deux entités est emplie de sentiments.
Les adversaires ne peuvent rien faire, j’aperçois même l’entraineur soupirer au bord de sa zone technique. Il aimerait rentrer sur le terrain afin d’aider ses joueurs qui en auraient bien besoin. La septième seconde semble être une éternité alors qu’il rentre dans la surface d’un nouveau crochet intérieur. Positionné sur la droite de cette surface, il décide de frapper. Le gardien ne peut rien faire.
L’enroulée termine dans le petit filet opposé à mi-hauteur. Il n’a même pas plongé, le dernier défenseur n’a même pas taclé tandis que l’entraineur n’a même pas crié. Le stade, lui, s’est levé comme un seul homme. C’est un seul homme qui a fait lever des dizaines de milliers d’autres qui commençaient à s’ennuyer. Il avait tout vu et a tout fait avant tout le monde. Sept secondes ont suffit pour nous rappeler qui il était.
Seul comme un papillon dans la nuit. Léger comme une plume défiant la gravité. L’inventivité d’un peintre derrière sa toile. La classe d’un maestro devant son orchestre. Il incarne mieux que personne le club qu’il soutient à bout de bras depuis des années. Le maillot bleu rouge lui va à merveille. Impossible de l’imaginer porter un autre. Je n’ai pas cité son nom une seule fois durant le récit de ce match imaginaire mais vous l’aviez compris, le petit génie n’est autre que Lionel Messi.
Un match qui n’a jamais eu lieu mais qui ressemble à tellement d’autres. Un FC Barcelone en difficulté qui se repose sur le talent de son numéro 10. Le récit s’arrêtant à l’heure jeu, il est désormais libre à vous de vous imaginer la fin du match ainsi que la fin de l’histoire entre Lionel Messi et le Barça. Marquera-t-il un nouveau but sensationnel ? Partira, partira pas ? Tant de questions auxquelles vous pourriez répondre avec un peu d’imagination. Car, en cette période où tous les coups bas sont permis en Catalogne, les rêves sont les seuls échappatoires. Messi nous en a vendu à foison, à nous de le lui rendre…
Avec l’aimable autorisation de La Causerie: https://causerie.home.blog/2020/08/26/histoire-dun-match/ (original de l’article)
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