La Covid-19 s’est installée partout dans le pays. Les sénégalais ne portent pas de masques, ne respectent pas les mesures barrières et font comme s’ils étaient des élus de Dieu ou étaient protégés par une providence. Le fait est qu’ils sont abandonnés à eux-mêmes par un Etat qui a très vite démissionné dans sa gestion de la crise sanitaire.
Le Sénégal n’est ni la Suède, l’Allemagne ou la Corée du Sud, des pays où la parole des experts suffit aux citoyens pour respecter la marche à suivre. Le Sénégal n’est pas non plus le Maroc ou la Chine, des pays où les guides savent écouter et décider sans trembler. Le Sénégal est un pays où les dirigeants ne font à longueur de journée que de la politique politicienne. À un moment donné, il faut faire des choix clairs, arrêter le petit jeu, ces calculs d’épicier et s’inscrire dans une perspective historique.
Au début de la crise, l’Etat a semblé frémir et agir mais a vite reculé quand le peuple a grogné, rechignant à suivre, ne serait-ce que partiellement, les mesures annoncées pour freiner la pandémie.
Macky Sall a eu pourtant les coudées franches. On lui a tout donné. L’assemblée nationale lui a voté les pleins pouvoirs. Même Ousmane Sonko, le radical opposant, lui a apporté son soutien. Malheureusement, il a semblé confondre crise sanitaire et crise alimentaire.
Pendant ces 4 derniers mois on a plus parlé de riz que de masques ou d’appareils respiratoires. Au moment où l’on regardait comment transporter la nourriture, et même avant, le professeur Seydi avertissait en ces termes: « La crise de la Covid-19 est gérable tant que les cas n’augmentent pas de façon vertigineuse. Nous n’avons pas assez de lits et nous n’avons pas assez d’appareils respiratoires. Nous nous devons d’anticiper et ne pas nous laisser déborder par la maladie. » Il n’a pas été assez écouté.
En attendant, le pays semble sans capitaine. Les seules autorités qui tentent de jouer leur rôle, sont les guides religieux. En responsable, l’église a maintenu fermé les lieux de cultes même après la reculade gouvernementale sur leurs réouvertures. D’un autre coté, quand Serigne Mountaha Bassirou Mbacké dit à Macky Sall en lui remettant 200 Millions de FCFA : « nous sommes à ton écoute et attendons les directives des autorités compétentes » et quand Serigne Babacar Sy Mansour dit au même Macky Sall: « nous sommes prêts à vous suivre et vous accompagner mais dans la vérité. Dites la vérité aux sénégalais »…les autorités religieuses qui n’ont ni armée, ni police, ni justice encore moins les hôpitaux sous leurs commandements, venaient de donner à Macky Sall toute la latitude de gouverner et gérer cette crise. Malheureusement, il ne les a pas écoutés et n’a pas osé décider. Il a préféré rester dans sa politique politicienne…
Faire du ni-ni, être dans l’entre-deux, prendre des décisions fortes pour ensuite reculer dans le seul but de contenter tout le monde et de ne fâcher personne, conduit à un flou terrible. La décision du Khalife Général des Tidianes de garder les mosquées fermées au grand public, n’a pas plu partout, mais Serigne Babacar Sy Mansour a montré qu’il n’était pas là pour plaire. Un chef n’est pas là pour plaire. Un chef c’est fait pour cheffer disait Chirac ! Vivement que vous cheffiez Président !
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