TAM-TAM Silence on tue…

 Encore un immeuble-sarcophage. Dakar est-elle une ville dont les appartements sont des cimetières en hauteur ? Un drame évitable s’est encore joué dans une Médina impuissante et parfois complice de prévisibles et scandaleux accidents.

Des immeubles construits ou relevés grâce à des autorisations de construire qui fleurent la corruption, s’affalent de vétusté et couvrent de tristesse ce pourtant si joyeux quartier de Dakar. Silence… On tue… En totale impunité et en toute irresponsabilité, chaque jour que Dieu fait, des hommes et des femmes de ce pays sont tués par cupidité et en toute désinvolture.

On ne va pas égrener la liste des constructions sauvages qui s’effondrent sur les occupants d’immeubles insalubres et vétustes, pourtant désignés officiellement par les autorités qu’on n’ose pas qualifier de compétentes, comme des bâtiments à évacuer et impropres à l’usage d’habitation.

Il y a juste un an un immeuble s’était effondré à la Médina, provoquant l’émoi des populations et des discours convenus parsemés de « plus jamais ça », prononcés par des autorités qui de toutes manières ne prendront jamais le problème par là où il convient de le prendre. À savoir l’implacabilité de sanctions fermes et sévères à l’encontre d’entrepreneurs qui ne le sont que de nom et qui ne regardant que l’argent, n’hésitent pas à construire des étages supplémentaires sur une bâtisse déjà branlante, sachant que lors de l’inévitable effondrement qui s’ensuivra, ils seront soit évaporés, soit même pas poursuivis par des gens qui auront mis leurs malheurs sur le compte de la fatalité divine.

Tant que cette impunité sera de mise, des assassins en costumes d’entrepreneurs continueront à ensevelir des citoyens sous les décombres de leur cupidité et de leur « je-m-en-foutisme » congénital et consubstantiel à notre société du « ça-m’est-égal. » Où sont les responsables des catastrophes passées ? En prison ? Que nenni !!! Ils continuent toute honte bue à courir les appels d’offres et à trafiquer les devis dont ils connaissent pourtant les conséquences de leurs béances sournoises et assumées. Il est temps de sévir. Mais pour cela, il faudrait au moins considérer que nos vies ont un prix…et de la valeur.

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Journaliste de formation, J.P.C est une voix radiophonique unique mais aussi une plume corrosive. Ses analyses fines sur la vie politique, sociale et culturelle du Sénégal font références. Ses éditos sont sur Kirinapost.

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