Après 19 jours d’errance en Méditerranée, l’Open Arms a accosté, enfin, à Lampedusa. Les migrants à bord du bateau, soulagés de trouver un port d’attache, se sont laissés aller à des scènes de liesse. Pendant ce temps, les dirigeants africains, semblent totalement dépassés, sans solution, pour ne pas dire indifférents.
L’Afrique continue d’être humiliée avec cette énième et triste épisode liée à l’émigration clandestine. Chaque jour arrivent sur les rives européennes, des vagues de jeunes africains fuyant la guerre, le chômage, la faim et les conséquences du dérèglement climatique. Mais ce qu’ils fuient c’est d’abord la mauvaise gestion de leurs Etats, l’absence de justice et de démocratie. Lampedusa met à nu les échecs des gouvernants africains.
« C’est un problème qui concerne le monde entier, pas seulement l’Italie, il serait judicieux de s’asseoir tous autour de la table pour trouver le moyen de prendre des décisions communes, dans les règles. L’Union Européenne porte une large responsabilité c’est sûr, mais aussi les pays directement concernés », a martelé Salvatore Martello, Maire de Lampedusa interrogé par RFI à l’arrivée de l’Open Arms.
Si en Europe, le débat fait rage entre pays qui accueillent, sur comment faire face à cette vague de migration, quels règlements juridiques, quelles mesures sociales et humanitaires, en Afrique en revanche, pays d’origine de la plupart des migrants, les responsables continuent leur politique de l’autruche et ne proposent aucune alternative à cette jeunesse désemparée. La façon dont ils subissent les événements est hallucinante et frise le mépris.
De son côté, L’ONG espagnole Open Arms qui n’avait cessé ces derniers jours d’alerter sur la situation d’urgence à bord du bateau, a soutenu que le navire sera temporairement immobilisé. Un coût qu’Open Arms assume d’ailleurs pour assurer que les personnes à bord puissent être prises en charge.
Au moment où les migrants étaient acheminés vers des centres de santé, le procureur italien a pris aussi la décision de mettre préventivement sous séquestre l’Open Arms, dans le cadre d’une enquête contre X pour séquestration de personnes, omission et refus d’actes officiels.
Il est clair, que si rien n’est fait sur le continent pour éradiquer le phénomène, l’émigration clandestine a de beaux jours devant elle car comme le soulignait l’ancien Directeur Général de la FAO, Jacques Diouf avant sa disparition, l’homme cherche d’abord à régler ses problèmes primaires.
« Lorsqu’on ne trouve pas chez soi les conditions minimales pour survivre, naturellement vous allez les chercher ailleurs. Il y’ a eu la ruée des irlandais vers l’Amérique lorsqu’il y’a eu la crise de la pomme de terre, il y’a eu la ruée des italiens vers l’Argentine et le reste de l’Europe. Toujours à la recherche des conditions minimales pour survivre » avait-il prévenu.
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