Comment les dirigeants du G20 peuvent-ils contribuer à éliminer ces obstacles et à favoriser un rebond de la croissance ?
Dans l’immédiat, la priorité consiste à résoudre les tensions commerciales actuelles, tout en accélérant la modernisation du système commercial international. Il s’agit de dégager un consensus international sur la façon de renforcer les règles de l’OMC, notamment en ce qui concerne les subventions, la propriété intellectuelle et le commerce de services. L’objectif est de créer un système commercial plus ouvert, plus stable et plus transparent, un système qui soit bien équipé pour satisfaire les besoins économiques du XXIe siècle.
Par exemple, des études du FMI montrent qu’une libéralisation du commerce des services pourrait accroître le PIB mondial d’ environ 350 milliards de dollars à long terme. Ces types de gains sont cruciaux pour que le commerce contribue à relever le niveau de vie et à créer de nouveaux emplois assortis de salaires plus élevés.
Tandis que les pays réparent le système commercial, ils doivent aussi coopérer pour réformer la fiscalité internationale des entreprises, renforcer le dispositif mondial de sécurité financière et s’attaquer à la menace existentielle du changement climatique.
Renforcer la résilience et l’inclusion
Par ailleurs, nous devons reconnaître que bon nombre de pays disposent d’une marge de manœuvre limitée car leur dette publique est élevée et les taux d’intérêt sont bas. Ils devront donc calibrer avec soin leur politique budgétaire afin de trouver le juste équilibre entre croissance, viabilité de la dette et objectifs sociaux.
Nous devons aussi nous attaquer aux perturbations qui sont causées par le commerce et l’innovation technologique, tout en redoublant d’efforts pour soutenir ceux qui sont laissés pour compte.
Et nous avons besoin de davantage de réformes structurelles, qu’il s’agisse de réduire les obstacles à l’entrée sur le marché des services aux particuliers et à l’accès aux professions libérales, ou d’encourager une plus grande participation des femmes au marché du travail. Bien entendu, chaque pays adaptera ses réformes à ses besoins, mais nous estimons que ces types de mesures, si elles sont mises en œuvre conjointement, pourraient accroître le PIB du G20 de 4 % à long terme .
Et surtout, les réformes structurelles rendraient aussi la croissance plus résiliente et plus inclusive.
Coordonner si la croissance fléchit
Alors même que nous cherchons à accélérer la croissance de cette manière, les pays doivent se demander ce qu’il convient de faire si elle fléchit.
Lorsqu’arrivera le prochain ralentissement, qui est inévitable, les dirigeants devront peut-être utiliser tous les leviers de politique économique pour optimiser leur effet combiné. Il s’agira de soutenir la demande au moyen de mesures énergiques d’assouplissement monétaire et de relance budgétaire dans la mesure du possible. Il s’agira aussi d’utiliser ces mesures pour accroître l’impact des réformes structurelles là où la demande est faible.
Notre note au G20 simule un choc économique et les ripostes des pouvoirs publics (voir graphique, plage supérieure). Dans un scénario, si tous les leviers de politique économique sont utilisés, la production du G20 se redresse sensiblement plus vite et plus durablement.
Par ailleurs, la coordination ne doit pas s’arrêter à la frontière. Notre simulation d’un ralentissement montre que, si tous les pays agissent de manière résolue pour stimuler leur propre croissance, les effets d’entraînement positifs se renforcent. Et si chacun cherche à accélérer sa croissance, chacun bénéficie des efforts consentis par les autres, l’effet global étant bien plus marqué (voir graphique, plage inférieure).
Conclusion
Bien entendu, la coopération internationale n’est pas nécessaire uniquement en cas de ralentissement. Elle est cruciale à l’heure actuelle parce que tous les pays restent confrontés à une situation délicate. Comme le dit un proverbe japonais, « traverse une rivière peu profonde comme si elle était profonde ».
Pour les pays du G20, traverser la rivière signifie travailler en partenariat pour favoriser l’accélération attendue de la croissance, et non l’entraver .
En mobilisant l’esprit d’ouverture de Fukuoka, les dirigeants peuvent contribuer à éliminer les obstacles et à placer l’économie mondiale sur une trajectoire de croissance plus durable et plus inclusive.
Source: FMI
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