Jazz à Saint-Louis: Manou Gallo, Woman Power

S’il y avait juste un nom à retenir de l’édition 2019 de jazz à Saint-Louis ça serait : Manou Gallo. Sur la scène de la place Faidherbe Samedi dernier, la chanteuse et bassiste ivoirienne a fait vibrer la vieille cité.

 

Après un départ assez timide vendredi, public clairsemé, le festival de Saint-Louis a vraiment démarré samedi pour les festivaliers. Ils étaient nombreux à prendre d’assaut dès 22 heures l’esplanade du IN. Ils n’ont pas regretté. L’artiste Manou Gallo a fait plus que tenir le rang.

En mode quartet, la bassiste a servi un set époustouflant. Elle sait entrainer son public. Énergie, générosité, talent, Manou Gallo c’est tout cela à la fois. Ancienne membre du groupe Woya où elle fera ses gammes, Manou Gallo a été la bonne surprise du festival 2019.

L’histoire de Manou Gallo commence à Divo, une localité du centre-ouest de la Côte d’Ivoire où l’artiste est née en 1972. Vers l’âge de dix ans, elle joue du tambour et intègre le groupe Woya. Le succès est rapide. Lorsque le groupe disparaît, Manou se met à la basse. Le protégé de Marcelin Yacé devient une inconditionnelle. Manou jouera aussi pour le groupe exclusivement féminin Zap Mama. Pendant 7 longues années, elle enchaine les concerts et séances de studios.

En solo, elle sortira deux albums (Dida en 2005, Manou Gallo en 2006, Lowin en 2010). Ensuite, elle s’enferme pour travailler son instrument et reçoit au passage les conseils avisés d’Habib Faye le fameux bassiste disparu qui l’a fortement influencé. Son hibernation durera 8 ans.

« Je voulais essayer de nouvelles choses mais pour cela, il fallait que je travaille mon instrument. J’en ai profité pour me souvenir des sensations du tambour de mon enfance et les rythmes des ethnies » a tenu à expliquer l’artiste qui a eu à collaborer avec, entre autres, Daara-J.

Manou Gallo est une militante de l’Afrique et de la femme africaine. C’est son combat. Sur scène, c’est le message qu’elle fait passer dans ses textes comme dans sa musique.

« Il faut des women’s Power. Des femmes qui s’engagent qui  pour le continent afin de montrer une image positive de l’Afrique » a-t-elle milité.


Toujours débordante d’énergie, Manou Gallo à l’aide d’une pédale Looper a emporté son public dans la forêt africaine. Un voyage aux fonds des sonorités des campagnes du continent. Moment grandiose. Autre moment inoubliable, c’est lorsque Maah Keita du groupe Takeifa a rejoint la scène. Un duo de bassistes unique, rare et surtout magique.

 

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