De la bouche de beaucoup d’observateurs, 2019 s’annonce plein d’incertitudes pour l’économie mondiale et l’économie africaine en particulier.
La bourse de New York, après avoir encaissé sa pire semaine depuis 2008, continue d’inquiéter les autorités. En tweetant : « Le seul problème de notre économie, c’est la Fed », en réaction à la décision de la Banque centrale américaine d’augmenter une nouvelle fois les taux, le President Trump n’a pas rassuré les investisseurs.
En Chine, les premiers signes d’un ralentissement de l’activité se manifestent, même si les économistes prévoient des importations en hausse (2 000 milliards de dollars). Seulement, Pékin a entamé un bras de fer commercial avec Washington qui n’invite pas à l’optimisme. De plus, la montée des nationalismes, des populismes, l’augmentation des inégalités que le mouvement des gilets jaunes a remis au goût du jour, feront-elles tâche d’huile dans le monde ?
Sur le continent noir, l’incertitude plane toujours. Les gouvernants, toujours à la botte des ex puissances coloniales et des institutions de Bretton-Woods, sont en forte déconnection avec des peuples de plus en plus éveillés. Des choix économiques clairs quant à l’avenir sont attendus par une jeunesse créative, ambitieuse et libre.
Normal dans ces conditions que la décision du Ghana de soumettre son premier budget sans contrôle du Fonds monétaire international (FMI) a été saluée par toute l’opinion africaine. Enfin, l’accord de crédit, signé en avril 2015, d’un montant de 918 millions de dollars, pour redresser l’économie ghanéenne, arrive à son terme. Le président Nana Akufo-Addo a décidé de ne pas le renouveler.
« Nous ne prétendons pas avoir résolu tous les problèmes au Ghana, mais notre travail au cours des deux premières années est une bonne base », a d’ailleurs souligné le ministre de la communication, Kojo Oppong Nkrumah.
Même son de cloche chez la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, impressionnée par la manière dont le gouvernement avait géré l’économie au cours des 24 derniers mois.
« Vous êtes effectivement arrivés dans une situation qui était fragile d’un point de vue microéconomique. Grâce à un travail massif, des efforts, des sacrifices également, les indications tournent aujourd’hui dans la bonne direction », a déclaré la responsable d’origine française.
En zone UEMOA, le FCFA continue d’être au coeur des débats. La signature ou non des APE continuent de cristalliser les échanges au sein de la société.
En attendant, la croissance, un peu partout, continue d’être soutenue, mais ne profite pas aux populations. Des populations préoccupées d’abord par les besoins les plus primaires au moment où cette croissance est brandie par les gouvernants.
Une étude du Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), pour la Fondation pour l’Agriculture et la Ruralité dans le Monde (FARM), indique que la demande en produits alimentaires va être multipliée par 2,6 à l’horizon 2050 en Afrique subsaharienne. Problème : la production agricole pourrait ne pas suivre ce rythme soutenu.
Rien de bien rassurant, sauf que selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), l’Afrique dispose de 51 millions d’hectares supplémentaires qu’elle peut mettre en culture. C’est aux Etats de jouer et de faire de l’agriculture une sur-priorité.
Crédit-photo: bsi-economics.org
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