Moins d’une semaine après le second Forum sur la Paix et la Sécurité réuni à Dakar, des attentats sont survenus comme une réponse sanglante, tragique, rappelant aux dirigeants du monde, incapables de prendre à bras le corps ce monde qui vient, l’étendue du phénomène. On ne peut pas construire son bonheur sur la misère des autres. En assassinant Mouammar Al Khadafi, en exécutant Saddam Hussein et en déstabilisant la Syrie de Bachar Al Assad, pour du pétrole et du gaz (La dictature du marché est passée par là), les Occidentaux ont non seulement récolté des centaines de milliers de réfugiés, mais ont semé aussi les germes d’une instabilité qui auront pour nom : radicalisme, terrorisme, jihadisme… Aujourd’hui les réfugiés tapent aux frontières européennes et les attentats terroristes frappent Paris ainsi que d’autres capitales européennes.
Il est vrai que l’Europe ne peut pas accueillir toute la misère du monde, comme aiment à le répéter certains, reprenant la célèbre phrase d’un Premier Ministre français. Seulement, à la décharge de Michel Rocard, parce que c’est de lui qu’il s’agit, on l’a rarement cité fidèlement car il dit bien « l’Europe ne peut pas accueillir toute la misère du monde… mais elle peut prendre sa part de cette misère ou s’y forcer». C’est ce que tente de faire l’Allemagne en ouvrant ses frontières aux réfugiés syriens. Malheurseument, ce n’est guère assez. Tant que le Nord n’achètera pas les matières premières du Sud à leurs justes prix, tant que le Nord aura une volonté hégémonique sur le Sud en lui dictant ce qu’il doit penser ou faire, tant que dans le Sud, les dirigeants seront des pantins et inscriront leurs actions dans le népotisme, faisant fi du bonheur de leur peuple, les extrêmes des deux bords auront de quoi alimenter leurs théories nauséabondes. Le sommet de la Valette sur les migrations, qui vient de s’achever sur un accord à minima, montre ô combien le monde qui vient peut être pire !
« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Gramsci.
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Crédit photo: Le Devoir
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