Une table ronde sur l’histoire de la charte du Mandé s’est tenue le 16 décembre dernier au musée Théodore Monod dans le cadre de l’exposition: sur les traces de la charte du Mandé de l’improbable ethno-photographe Matar Ndour.

Le photographe Matar Ndour autour d’élèves venus visiter l’exposition sur la Charte du Mandé. Tout le sens des propos de l’historien Abdarahmane Ngaïdé sur la nécessité de transmettre.
L’histoire de la Charte du Mandé était au cœur de la réflexion mercredi dernier. Autour du professeur Ibrahima Wane directeur du laboratoiredeLittérature, langues et sociétés d’Afrique, docteur Djibril Diallo secrétaire général de l’association des écrivains du Sénégal, Docteur Mamadou Woury Diallo du département d’histoire de l’université Cheikh Anta Diop ainsi que son collègue et artiste plasticien Abdarahmane Ngaïdé, ont échangé sur le texte visionnaire proclamé en 1236 à Kurukan Fuga.
Campant le decor, le docteur Mamadou Wouri Diallo est remonté à la pénétration islamique dés le 8 eme siecle et l’empire du Ghana qui recouvrait toute la région de l’Afrique de l’Ouest.
« Nous avons entre 1116-1235, une période de guerre dans l’espace ouest-africain, une période d’insécurité et également une opposition sur le plan religieux entre ce qu’on appelle les états animistes et les états musulmans » renseigne l’enseignant-chercheur.
Par ailleurs, il indique que la période d’insécurité prendra fin lorsque des consultations mystiques désignerent un Soundjata comme le libérateur du peuple du Mandé. Donc c’est autour de ce dernier que va s’organise la résistance et la libération du monde, du mandé.
Après la victoire, le peuple se réunit et réfléchit à comment unifier le pays et créer les conditions d’une vie harmonieuse en société. C’est ainsi que va naître la charte de Kurukan Fuga en 1236. Elle a jeté les bases d’une parfaite organisation sociale et la sous-région vécu paisiblement à partir de ce moment.
Aujourd’hui, sa reconnaissance par l’UNESCO qui l’a inscrite en 2009 sur la liste du patrimoine culturel immatériel assoit sa valeur juridique et sa portée universelle.Mais concrètement que reste-t-il de cette charte ? Qu’est-ce qu’on en a fait ? Pourquoi semble-t-elle confinée à des des discussions d’intellectuels sans lendemains et sans impact sur les populations ?
Pour l’historien Abdarahmane Ngaïdé, tout l’enjeu est là.
« Quel est l’objectif de notre rencontre ? C’est de faire poindre une lumière qui va guérir l’ensemble. Et le Sénégal doit jouer un rôle de puissance de paix et de réformulation. Il y a une réouverture profonde que nous devons faire, qui ne peut pas être basée sur une volonté tout simplement de montrer que nous sommes nous aussi. Au quotidien, cette charte doit servir de boussole » a soutenu l’historien et sculpteur.
La rencontre organisée par le concours entre autres, de l’ambassade des Pays-Bas a permis de jeter les bases d’une discussion approfondie sur la place de la charte du Mandé. Dans un contexte marqué par une tension extrême dans tout le Sahel, il est plus qu’urgent de se tourner vers Kirina…
Une invitation à traduire la charte dans les langues locales a été exprimée au cours des échanges des panelistes avec le public. Ce dernier est repartie de cette table ronde riche et dirigée de façon magistrale par le professeur Ibrahima Wane, plein d’enthousiasme sur les possibles.






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