De la censure d’un rapport sur la surveillance intérieure par la CIA à la couverture de la guerre des Contras, en passant par son rôle dans le lancement de la guerre contre le terrorisme, Dick Cheney a consacré sa vie à faire en sorte que l’État américain puisse tuer, espionner et torturer en toute impunité. Source : Les Crises, Jacobin, Chip Gibbons

Lorsque l’on réfléchit à l’héritage de Dick Cheney, on ne peut que reconnaître les millions de vies qu’il a fauchées, comme celles des femmes et des enfants irakiens qui ont été ligotés et exécutés en 2005. (© David Hume Kennerly / Getty Images)
Le 15 mars 2006, les États-Unis étaient engagés depuis près de trois ans dans leur deuxième guerre en Irak. Après plus d’une décennie de sanctions brutales et de bombardements continus, les États-Unis avaient lancé au printemps 2003 une invasion à grande échelle de ce pays du Moyen-Orient riche en pétrole. Cette invasion constituait une violation flagrante du droit international. Après avoir renversé le gouvernement baasiste irakien, ancien allié intermittent de Washington, les États-Unis et leurs alliés ont entamé une occupation militaire prolongée de l’Irak. Cette affaire néocoloniale s’est avérée particulièrement brutale. Telle est la nature même de la volonté d’imposer sa présence par la force militaire à un peuple qui ne le souhaite pas et qui est prêt à recourir à la force pour s’y opposer.
Ce jour-là, le 15 mars, des soldats se sont approchés de la maison de Faiz Harrat Al-Majma’ee, un agriculteur irakien. Ils auraient recherché un individu soupçonné d’être responsable de la mort de deux soldats américains et d’avoir facilité le recrutement d’Al-Qaïda en Irak. Selon la version des troupes américaines, quelqu’un dans la maison aurait tiré sur les soldats qui s’approchaient, déclenchant une confrontation de vingt-cinq minutes. Les soldats ont finalement pénétré dans la maison et tué tous ses occupants.
Parmi eux se trouvaient non seulement Al-Majma’ee, mais aussi sa femme, ses trois enfants, Hawra’a, Aisha et Husam, âgés de cinq mois à cinq ans, sa mère de 74 ans, Turkiya Majeed Ali, et ses deux nièces, Asma’a Yousif Ma’arouf et Usama Yousif Ma’arouf, âgées de cinq et trois ans. L’autopsie pratiquée sur les défunts « a révélé que tous les cadavres avaient reçu une balle dans la tête et étaient menottés ». Après avoir massacré la famille, les soldats américains ont demandé une frappe aérienne qui a détruit la maison. La raison présumée de ce bombardement était de dissimuler les preuves des exécutions extrajudiciaires. Lire la Suite ICI








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