La cantatrice Dial Mbaaye est décédée ce mardi des suites d’une longue maladie. Le Sénégal perd une grande diva.
Le monde de la culture esr en deuil. Adja Dial Mbaye n’est plus. La fille de El Hadj Moussè Alé Mbaaye, compagnon de Seydil Hadj Malick Sy a tiré sa révérence ce mardi 14 octobre à l’âge de 76 ans.
Chanteuse de grand talent, Dial Mbaaye a su s’imposer sur la scène musicale grâce à sa voix exceptionnelle et ses textes profonds et engagés. Il faut dire qu’elle était à bonne école. D’abord, issue d’une importante famille griotte de Souguère, cette cité incontournable dans l’histoire du Cayor et du pays wolof, elle est naturellement détentrice de la mémoire de ces riches terroirs du Sénégal. Ensuite, de par son père Moussè Alé Mbaaye fidèle disciple de Seydil Hadj Malick, Dial Mbaaye avait un enracinement religieux et spirituel puissant.
Son père brillant érrudit, accompagnait Maodo et chantait à côté du maître les louanges du Prophète Paix et Salut sur Lui. Ses frères et cousins Mansour et Abdoul Aziz et Dawgor Mbaaye prirent le relais à la disparition de Moussé Alé et de Maodo. Ils accompagnèrent tous les Khalifes généraux des Tidianes. Si Dial était un homme, elle aurait été parmi les chanteurs lors des séances du Buurd de Tivaouane.
Elle sera chanteuse mais plutôt dans la variété. Avec un tel pedigré, sa voie était toute tracée. Elle accompagnera aux chœurs l’autre grande cantatrice Kiné Lam pendant un long moment, participant à plusieurs albums et tournées tant nationales qu’internationales.
Dés qu’elle se lança dans sa carrière solo en 1991, elle cartonna. « Fawade Wellé » chanson qu’elle dédiea à la vénérée maman de Seydil Hadj Malick, lui confert un succès immédiat. Suivront des histoires comme « Dabakh », « Furël », « Bété Bété », « Fula », « Jarnako »…des chansons inscrites désormais à la liste des classiques de la musique sénégalaise.
Des années 90 aux années 2000, Dial a gratifié le public de tubes intemporels. Elle était parmi les artistes les plus respectées du pays. On lui accorde allègrement l’entrée au Panthéon des grandes divas.
Sa foi inébranlable, son dévouement envers la Hadara, lui conféraient une place de choix sur la scène artistique. Dial Mbaaye, en plus de ses textes très spirituels, avait une vie pieuse en dehors de la scène, ne ratait aucune prière et avait toujours son chapelet à la main. Elle était attachée à Tivaouane et tenait à être digne du prénom qu’elle portait. Dial Mbaaye de son vrai nom Yacine était l’homonyme de soxna Yacine Dieng épouse de Seydil Hadj Malick Sy et fille de Mor Massamba Diery Dieng, le sage de Saint-Louis à l’origine des liens entre Maodo et Moussè Alé Mbaaye. Mor Massamba Diery encouragea profondément leur compagnonage et lorsque Maodo quitta Saint-Louis pour s’installer à Tivaouane, Moussé Alé le suivit. D’une fidélité extrême, la diva ne manquait jamais de rappeler le rôle prépondérant de Mor Massamba Diery Dieng dans la trajectoire de sa famille.
Cet héritage, les familles Sy et Mbaaye l’entretienne et le garde jalousement.
» Nous avons choisi Seydil Hadj Malick, comme notre guide et notre maître. C’est un legs de nos parents. La famille de Maodo et la notre entretenons cette relation profonde dans la voie de Dieu. Ceux sont des liens indéfectibles » aimait rappeler la diva à toute occasion.
C’est pourquoi dés l’annonce de sa disparition, Serigne Maodo Sy Dabakh a donné des instructions fermes concernant les préparatifs des funérailles.
Dial Moussè Alé (la seule membre de sa famille à avoir le nom du patriarche accolé au sien) est partie comme elle a vécu, dans la dignité et l’honneur. Tout au long de sa carrière, elle a magnifié et témoigné des valeurs du Sénégal. Elle a continuellement transmis au peuple et aux jeunes générations la richesse du patrimoine ancestral. Le milieu artistique perd une diva unique et le Sénégal une cantatrice à la voix irremplaçable.
Que la terre de Tivaouane, sa ville de naissance et de coeur lui soit légère.Que sa rencontre avec la sainte Fawade Wellé soit agréée par le divin.
Qu’Allah dans son infime bonté lui accorde Son pardon et l’accueille dans les hauts jardins du paradis.
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