«Pendant des années… j’ai énormément souffert de ce qui est arrivé au Rwanda sans jamais réussir à me sentir quoi que ce soit de commun avec ses acteurs, bourreaux et victimes confondus.
Destination Murambi, 19 janvier 2024 en compagnie de Boubacar Boris Diop dans le cadre du film-documentaire « Ejo Tey, Teranga Au Pays des Mille Collines » de Papalioune Dieng », sorti en avant première le 2 juillet 2025 au Musée des Civilisations Noires, Dakar. »
Pour moi tout cela se passait dans un monde lointain et inconnu, dans un monde qui m’était totalement étranger.
Grâce à la lecture des oeuvres de fiction sur le génocide, ces rwandais me sont devenus peu à peu aussi familiers que mes voisins de palier et aujourd’hui je sais que rien, absolument rien, ne me différencie d’eux.
J’ai eu la chance de visiter le Rwanda en janvier 2024. Je n’étais pas parti vérifier ce que j’entendais déjà, mais j’étais parti plutôt apprendre quelque chose de nouveau par rapport à moi-même, en tant que Abdarahmane, individu, ayant vécu un « processus » qui aurait pu déboucher sur le « fait accompli » que j’ai constaté à Murambi.
Pour diffuser et « imposer » la grande leçon qui nous vient du Rwanda, il va falloir que nous, Africains, reprenions conscience que les sciences humaines, comme les sciences sociales, la littérature et la poésie sont nécessaires pour justement vulgariser les éléments clefs qui entrent dans la constitution d’une mémoire partagée…au-delà de toutes considérations.
« Je suis eux et ils sont moi, c’est tout. » Lettre d’une lectrice citée par l’écrivain Boubacar Boris Diop dans la postace de l’édition 2022.
Laisser un commentaire