La rencontre vendredi 15 août 2025 entre Vladimir Poutine et Donlad Trump Vladimir Poutine à Anchorage, en Alaska, sur la base interarmées Elmendorf‑Richardson, a été un moment historique. Elle signait au delà de la question ukrainienne, le retour de la grande Russie comme acteur majeur ou principal de la marche du monde.
Trump extrêmement bienveillant, a pesé et parlé 4 minutes avant de laisser Poutine dérouler un monologue de 12 minutes à l’issue de leur rencontre en Alaska.
Réunis sur cet ancien territoire la frontière de leurs deux pays, afin de sceller le sort de l’Ukraine, les présidents russe et américain ont qualifié respectivement leur rencontre de « constructive » et de « très productive« .
Évidemment, dans la presse occidentale ce samedi, on parle d’échec et de déception. Certainement elle s’attendait à ce que Trump humilie Poutine comme il l’avait fait avec Volodymyr Zelensky le chef de l’État ukrainien ou bien comme il s’était comporté, plus récemment, avec mépris et condescendance face à cinq chefs d’États africains invités à la Maison Blanche.
Le tableau était tout autre. Il avait en face de lui, non pas un pantin, mais le chef d’État d’un grand pays, qui plus, arrivait en Alaska en position de force. Tout était dit lorsque Sergeï Lavrov le chef de la diplomatie russe est apparu à Anchorage avec un Tee-shirt floqué CCCP: la grande Russie est de retour !
La Russie gagne la guerre, reprend des territoires, détruit l’armée Ukraine de façon méthodique et patiente. À partir de là, qui peut lui imposer une sortie de guerre en faisant fi de son avis ?
Quand vous ête entrain de gagner une guerre, comment l’arrêter, vous revient. C’est aussi simple que cela. Il n’y a pas à chercher bien loin. La méthode Trump tout le monde la connaît. Si l’armée russe était en mode déroute, il aurait organisé le sommet de l’Alaska pour ridiculer Poutine et le tancer devant les caméras du monde. Vendredi, au contraire, il était extrêmement bienveillant et a pesé ses mots. Ça en dit long…pour un analyste sûrement deçu, Trump se comporte en agent de la Russie.
Trump accueillant Poutine sur la base militaire d’Elmendorf-Richardson
Pour le New York Times, « l’échec du président Trump à parvenir à un accord n’a fait que rendre son accueil chaleureux au dirigeant russe encore plus frappant ».
De son côté le Wall Street Journal souligne que malgré « le tapis déroulé le tapis rouge à Poutine, Trump n’a pas obtenu grand-chose en retour ».
En tout cas, qu’on l’apprecie ou pas, Trump fait bouger les lignes. Le fait est en réalité que Trump est un pragmatique. Lucide, il est convaincu que lorsque les États-Unis de Biden et les Européens se focalisaient sur les questions de droits de l’homme dans le monde et à imposer la théorie du genre, d’autres pays, Russie, Chine, Inde ect avaient entamé la bascule du monde vers un nouvel ordre économique qui menacerait à coup sûr la place de l’Amérique comme première puissance. Trump a la volonté de faire en sorte que son pays demeure maître du game, ou tout au moins, tirer son épingle du jeu dans ce nouveau monde qui se dessine et dans lequel la Russie serait un acteur incontournable.
Rien que le fait que le sommet d’Alaska ait lieu est un triomphe pour Vladimir Poutine. Il a fait son retour sur la scène internationale, plus précisément sur la scène occidentale, car dans le Sud Global ou avec les BRICS, il n’a jamais été isolé. Cerise sur le gâteau: un sommet en tête à tête avec son homologue américain. La Russie est de retour et montre clairement que la sortie de la crise ukrainienne se fera à son tempo et à ses conditions…prochain sommet: Moscou peut-être…
En tout cas, le président russe a invité le locataire de la maison blanche à venir poursuivre la discussion dans la capitale russe au grand dam des européens et de Zelensky qui rencontrent Trump en ce moment en bons vassaux. Le chef de la Maison Blanche conscient que les États-Unis sont bien titillées par les BRICS, entend défendre les intérêts de son pays et sa place de leader mondial contre vents et marrés.
Quelle leçon pour l’Afrique dans tout ça ? Le continent africain doit prendre son destin en main dans cette grande bascule du monde où les cartes sont entrain d’être rabattues.
Save as PDF
Laisser un commentaire