Par un 9 avril au Sénégal post-1960: Les événements Sénégal-Mauritanie

Mademba Ndiaye • Salut les jarbaat Par un 9 avril au Sénégal post-1960.

9 Avril 1989 : Incidents sanglants survenus entre bergers mauritaniens et cultivateurs sénégalais sur l’îlot de Doundé Khoré dans l’arrondissement de Diawara. Le 21 août, le Sénégal rompra ses relations diplomatiques avec la Mauritanie ; celles-ci ne seront rétablies que le 3 avril 1992.

(Jarbaat, je crois vous avoir déjà parlé du fond de cette affaire, tel que je le perçois, donc de façon un peu bizarroïde sans doute. Par conséquent, inutile d’y revenir, il suffit de relire ce que je t’avais écrit, si tu as du temps à perdre !

« Ay sunu geeroon ! » Cette affaire aurait pu provoquer une guerre entre le Sénégal et la Mauritanie, et beaucoup de gens au Sénégal poussaient Abdou Diouf à lancer l’armée contre la Mauritanie de Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya. Et si Abdou Diouf, conseillé aussi par des gens comme mon ami Babacar Touré et certains de ses pairs, n’avait pas été un homme rationnel, c’est un tout autre Sénégal que nous connaîtrions aujourd’hui. Sans le Ndar de Amadou Diaw, fondateur de l’ISM, qui aurait été la première cible des missiles irakiens (car le régime baasiste de Saddam Hussein avait clairement affiché son soutien militaire à la Mauritanie), on aurait vécu autre chose. On a découvert plus tard qu’en 1989, l’armée mauritanienne était matériellement bien supérieure à l’armée sénégalaise — j’insiste bien : matériellement. Bref, inutile de vous ennuyer davantage avec ça. Allez interroger votre Mame Pathé Mbodj le plus moustachu des Waalo-Waalo que j’ai eu le plaisir de revoir hier – malgré les circonstances douloureuses avec l’inhumation de notre regretté et si bienveillant confrère Moussa Wade, un journaliste que je n’ai jamais entendu dire un mot malveillant !

Petite anecdote : Cette crise m’a donné l’occasion d’échanger avec un alkati seekare — un agent des renseignements généraux. J’étais à Diawara, près de Doundé Khoré, la zone où avait eu lieu l’incident. Je couvrais la visite de Sonko (André, pas Ousmane), dépêché en urgence par Abdou Diouf sur les lieux. Pendant que Sonko (toujours André, pas Ousmane) s’adressait aux populations, un homme à côté de moi prenait des notes. Le prenant pour un confrère journaliste, je lui demande pour quel organe il bossait. Dialogue :

– Non, je ne suis pas journaliste.

– Ah bon, je pensais que vous l’étiez.

– Je suis agent des renseignements, et je fais un rapport à mes supérieurs.

En fait, j’aurais dû le deviner avec ses lunettes Ray-Ban noires…

– Je peux regarder ce que tu écris, juste par curiosité ?

– Oui, pas de problème.

Il me montre son bloc-notes et je lis : «Monsieur X n’a pas applaudi».

– Mais pourquoi tu écris ça ?

– C’est important de noter que, quand le ministre a cité le nom du président Abdou Diouf, tout le monde a applaudi sauf cette personne. C’est crucial que l’autorité le sache, si jamais elle doit prendre des décisions la concernant dans le futur.

Donc, si cet agent est encore en fonction (ce qui est possible car il était très jeune), applaudissez des mains ET des pieds chaque fois que vous entendrez en public : « Son Excellence, le président de la République Bassirou Diomaye Faye. » Et surtout, ne l’appelez pas «Bass», pour ne pas aggraver votre cas !

J’en ai une ou deux autres sur nos sympathiques agents du RG, mais ce n’est ni le lieu ni le moment ! D’ailleurs, nos RG sont tellement efficaces que ce tweet sera analysé comme il faut. En espérant que Dem Dic ne me suive pas !

Autre chose aussi : Ces événements ont été l’occasion de ce que je considère jusqu’ici comme le summum du respect de l’éthique et de la déontologie journalistique. En effet, sur la foi d’une information fournie par un correspondant pourtant très crédible, Wal Fadjri avait barré sa Une avec : «Ourossogui bombardé» par l’armée mauritanienne.

Après impression du journal et lancement de la distribution vers les kiosques, la rédaction a su qu’il s’agissait d’une information erronée basée sur une terrible confusion ! Considérant les dépenses déjà engagées pour l’impression, certains auraient sans doute publié un simple communiqué le jour et un erratum dans l’édition suivante, laissant le journal circuler ainsi. Mais quand on s’appelle Tidiane Kassé, Abdourahmane Camara, ou Sidy Lamine Niasse, on ne se contente pas de cela. Tout fut fait pour récupérer et détruire tous les exemplaires du journal avant huit heures du matin. Motif : une faute, quand on est aussi sérieux que @walf, ça se paie cash. Quoi qu’il en coûte.

J’espère quand même qu’il en reste quelques exemplaires, quelque part, pour le musée de l’histoire de la presse… mais je n’en suis pas sûr !)

9 Avril 1929 : La Commune de Gorée est rattachée à celle de Dakar. Les deux communes de plein exercice avaient été créées respectivement en 1872 et 1887. Elles constituaient, avec celles de Saint-Louis (1872) et Rufisque (1880), les quatre communes de plein exercice du Sénégal.

( Waa Gorée, créez un mouvement pour le dé-rattachement de Gorée de Dakar waay, avec mon soutien ! Waaye nak salub bi dootul amm de ! )

https://x.com/MadembAS/status/1910013622929281291

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