Tata khary Ndoye fait partie des participantes que j’ai accompagné dans le cadre d’un projet visant à offrir un paquet de mesures d’accompagnement en vue de faciliter la création et le développement des AGRs en zone rurale et Urbaine.
Au début,Tata Khary Ndoye s’activait dans la production du chrole domestique (Eau de javel) qu’elle revendait à 300FCFA bouteille. Ce travail n’était pas facile avec toutes les conséquences sur sa santé.
Un jour, je lui pose la question :
– Tata khary la production de l’eau de javel comporte trop de risque. Serais-tu intéressée par un autre secteur moins dangereux?
– Haay si j’ai mieux je ne me laisserai pas prier…toute ma peau est gâtée. (Rire accent lébou…)
C’est comme cela que je l’ai orienté dans la production de céréales locales, une activité rentable.
Toujours dans le cadre du projet, je devais organiser une formation de 6 jours en compétences de vie et micro entreprenariat. Je sus tres vite que faire la navette entre la localité de Déni Biram Ndao et Yeumbeul, parcourir des kilométres en passant par:Keur Massar,Tivaoune Peulh,Croisement Niagha ,Niakourab,kounoun 2, NDiakhirat, Sangalkam,Noflay,Bambilor, Gorom 2 et enfin Déni Biram Ndao, serait éprouvant.
*Gorom 2 -Déni ,vraie définition du talal ba thiakaa Ndiaye Riiire.
Sachant donc que cette routine serait difficile, j’ai décidé de trouver une famille d’acceuil à Déni Biram Ndao par l’intermédiaire du Relais Communautaire Gane Ndoumbé (une Diobéne bou doy waar… té meun waar yi Ma shaa Allah).
-Allo Gane ,dama je dois organiser une formation pour 6 jours entre Déni Biram Ndao Nord et Sud. Je dois trouver où dormir. Ça sera mieux que de faite la navette. (Dans ma tête pourvu que ça soit une maison sans trop de bruit…pour quelqu’un qu’on heberge.Rires
– Tu peux dormir chez Khary Ndoye.Fofu mom yaatu na té wa këraam daño koureeektaaa » (Correcte) Riire. Sa maison est grande et accueillante. Ses enfants sont corrects.
Je commence à coordonner avec les participants des deux quartiers (Déni Biram Ndao Nord et Sud)
J’appelle un participant.
-Allo baay Ngalla la formation commence après demain et se fera chez Khary Ndoye.
-khary Ndoye est ma sœur mais je ne sais pas où se trouve sa maison.
J’appelle une autre.
-Allo, Yaa Andaw, elle aussi pareille ne semblait pas connaitre le domicile de Khary Ndoye.
La réalité était toute autre. Réunir les deux quartiers est synomyne de guerre…en terme simple ils ne s’entendent pas. En utilisant à fond sur les réalités socioculturelles du village et en essayant de gérer les susceptibilités, je réussi à les réunir…
Pour la première fois, je dois quitter chez moi et devrais dormir 6 jours dans une autre famille. Je pense à mes ronflements…
Pour prévenir tata Khary, je démarre une petite discussion avec elle.
-Ta khary pardonne moi. Je te fatigue. Merci encore de m’heberger.
– Ne parle plus de ça. Tu es ma fille. Ma maison t’es ouverte. Mon mari me disait notre maison doit rester ouverte et accueillante.
Les 6 jours du séminaire se passerent super bien. Les lebou sont accueillants et taquins. Quand la journée de formation se terminait, tata khary et moi nous-nous retrouvions et discutions de Tout !
Nous parrtageons alors nos joies et nos tristesses. Elle me raconte son vécu, transmet son expérience… des histoires drôles parfois, se souvient de son défunt époux (paix à son âme) et me confie des moments avec Ex takko (sorte de mari non contraignant et non officiel)…gor yiiy summi sen marakiss chez toute veuve.
À chaque fois que je vais chez Tata khary à Déni Biram Ndao, l’accueil est toujours le même. Et les paroles de feu son mari résonne toujours dans ma tête. Elle n’a jamais varié dans sa façon de m’accueillir: toujours avec le sourire et avec une grosse envie de servir.
Notre culture est riche de ces pratiques: L’accueil du visiteur, l’assistance au voyageur en détresse. Savoir partager le peu qu’on a. Préservons de grâce ces si belles choses. Que Dieu accorde une longue à tata Khary.
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