Kleptocrates, pilleurs de tous bords, tremblez!

Quel est l’intérêt pour le Premier Ministre Ousmane Sonko, qui a connaissance des dossiers sensibles d’abus de biens publics, de déclarer qu’il y a un compte d’un cacique du régime précédent qui loge presque 1/5 ème du budget national sénégalais, soit 1000 milliards de fcfa. 

Kleptocrates, pilleurs de tous bords, tremblez!, Information Afrique Kirinapost

Le premier ministre Ousmane Sonko tête de liste de la coalition PASTEF pour les législatives

Si cette information qui paraît improbable tellement le butin semble colossal, s’avère fondée, alors « mille milliards de mille sabords » pour reprendre l’exclamation de stupéfaction du capitaine Haddock de la célèbre bande dessinée de Hergé, « Les aventures de Tintin ».

Alors Kleptocrates, pilleurs de deniers publics et détenteurs de biens mal acquis (y compris immobiliers): tremblez ! Vous et vos proches serez désormais traqués jusque dans vos derniers retranchements !

Parole d’un chef de gouvernement qui s’est juré d’aller décrocher la croissance avec les dents et de faire régurgiter à tous ces brigands économiques et financiers le fruit de leurs rapines. L’ accent particulier est à mettre sur la kleptocratie de réseau, la kleptocratie héréditaire et la kleptocratie transnationale, dont les rouages semblent bien huilés pour déposséder les peuples de leurs ressources.

Une kleptocracie bien huilée pour un carnage économique assumé 

Nos voleurs de deniers réussissent à passer à travers les mailles des systèmes répressifs et de contrôles par un maniement innovant et diversifié des technologies modernes au sein d’une économie ébranlée.

Au cœur de cette vaste entreprise de prévarication, l’immobilier, la restauration et les entreprises à forte intensité de liquidités sont les cibles et réceptacles privilégiés des investissements opaques.

A voir tous ces immeubles, restaurants, et bureaux de transactions de change pousser comme des champignons à Dakar et régions, il y a de quoi se demander d’où vient malgré le contexte de crise qui perdure depuis l’avènement de la COVID, toute cette manne financière injectée dans ces secteurs.

Il est indubitable que le blanchiment d’argent, processus par lequel l’origine illégale des biens ou des revenus est dissimulée, est au cœur de cet écosystème criminel.

La kleptocratie est bien en ligne de mire. Alors comment résoudre les dysfonctionnements qui plombent la croissance du pays et maintiennent dans l’indigence la plus affligeante les populations ?

Des mesures pour contrer le blanchiment peu efficaces

La mondialisation combinée à la numérisation du secteur financier permet aux criminels de déplacer les fonds illicites vers n’importe quel territoire et cela, avec une rapidité inédite. Les paradis fiscaux sont par excellence des machines à blanchir et remettre dans le circuit financier formel l’argent sale ou détourné des caisses publiques. Les enquêteurs financiers rencontrent alors de multiples obstacles pour détecter, geler et récupérer les fonds illicites étant donné que les chaînes de transactions se complexifient et le nombre de juridictions impliquées s’amplifie.

Et malgré leur force apparente, les mesures internationales pour contrer le blanchiment de capitaux s’avèrent peu efficaces. Seule une infime part des fonds détournés serait interceptée comme l’indiquent les résultats d’enquêtes, menés par plusieurs organismes chargés de la lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux.

Ces écarts d’efficacité reposent en grande partie sur le manque de rigueur des banques dans le contrôle des virements et la propension des prestataires de services aux entreprises à créer des prête-noms et autres sociétés-écran non traçables.

Penser des méthodes de contrôle pour limiter les fuites de capitaux.

Les méthodes d’évaluation actuelles confondent entrants et impacts et ne prévoient pas d’outils pour mesurer clairement les résultats. On peut pallier ces faiblesses en étudiant la facilité à réaliser des transactions suspectes ou à constituer des sociétés-écran, à l’aide d’études d’audit et d’expériences menées sur le terrain. Ces deux méthodes révèlent l’inefficacité des règles prescrivant la prise en compte du risque de corruption des clients. Peu onéreuses et pratiques, elles peuvent facilement être adoptées par les agences de développement et leurs partenaires dans les pays développés et gagneraient également à être expérimentés dans les pays à indice de développement faible pour contrebalancer les fuites de capitaux qui fragilisent nos économies.

 

 

Share

Khady Gadiaga est une communicante de profession. Elle a capitalisé 25 ans d'expérience professionnelle dans différentes entreprises où elle a respectivement occupé les postes de Product Manager, Directrice Commerciale et Marketing, notamment dans les secteurs de l'industrie médicale et textile en Europe et en Afrique. Ancienne directrice du marketing du Festival Mondial des Arts Nègres (FESMAN) de 2005 à 2010, elle a coordonné et orchestré le volet communication et marketing de ce grand rendez-vous culturel. Khady est passionnée de culture, des grandes idées et des mots, elle met sa plume au service des causes justes, parmi lesquelles, la paix et la concorde et la liberté. À ce titre, elle a été directrice de la rédaction, à Debbo Sénégal. Cette ancienne étudiante en Langues étrangères Appliquées à l'économie et au droit à University of Nice Sophia Antipolis, est aujourd'hui Directrice générale à Osmose (Agence de communication Globale) et depuis 2011, met en pratique sa riche expérience en qualité de Consultant expert Sénior en accompagnant les organisations du secteur privé, public et institutionnel en terme de conseils, de coaching et de suivi-évaluation de projets et programmes. Les chroniques de cette dame de aux centres d'intérêts éclectiques, sont désormais sur Kirinapost.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *