Les États-Unis restent silencieux quand plus de 100 pays soutiennent le Secrétaire général de l’ONU face à Israël

Les nations du monde entier soutiennent le Secrétaire général de l’ONU, Guterres alors qu’Israël l’a déclaré « persona non grata. »Source : Truthout, Jake Johnson rédacteur pour CommonDreams.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, assiste à l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) au siège des Nations Unies le 24 septembre 2024 à New York.

Les États-Unis ne font pas partie des plus de cent États membres des Nations Unies qui ont signé une nouvelle lettre pour soutenir le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, alors que le ministre israélien des Affaires étrangères d’Israël l’a déclaré « persona non grata » et lui a interdit d’entrer dans le pays.

La lettre, dont le Chili est le fer de lance, affirme que l’attaque d’Israël contre António Guterres « compromettrait la capacité de l’ONU à remplir son mandat, à savoir la médiation des conflits et les opérations d’aide humanitaire. »

« Au Moyen-Orient, cela pourrait retarder davantage encore la fin de toutes les hostilités et une évolution crédible vers la solution à deux États, qui verrait l’État de Palestine et Israël vivre côte à côte dans la paix et la sécurité », poursuit la lettre. « Nous réaffirmons notre soutien total et notre confiance indéfectible envers le Secrétaire général et son travail. »

Parmi les signataires de la lettre, on compte la France, la Chine, le Liban, l’Iran, la Suède, la Suisse, la Finlande, le Brésil et l’Union africaine. En revanche, les pays qui ont fourni des armes à Israël au cours de son assaut d’un an contre Gaza, notamment les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et le Canada, sont les grands absents de la liste.

Au début de ce mois, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a décrété une interdiction d’entrée en Israël pour Guterres, accusant à tort le chef de l’ONU de ne pas avoir condamné le tir de missiles balistiques de l’Iran et l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023. Katz a réitéré sa position dimanche, écrivant sur les médias sociaux que « Guterres peut continuer à chercher le soutien des États membres de l’ONU, mais cette décision ne changera pas. »

Guterres, qui n’a cessé de plaider en faveur d’un accord de cessez-le-feu dans la région et de critiquer l’incapacité des États-Unis à faire pression sur leur allié, n’a pas répondu directement à la déclaration du ministre israélien des Affaires étrangères, mais un de ses porte-paroles a déclaré qu’il s’agissait d’une « nouvelle attaque du gouvernement israélien à l’encontre du personnel des Nations unies. »

La lettre de soutien à Guterres a été envoyée après que les forces israéliennes ont tiré à plusieurs reprises sur les soldats de la paix de l’ONU stationnés au Liban, blessant au moins quatre d’entre eux. Guterres a qualifié ces attaques « d’intolérables. »

Samedi 12 octobre, des dizaines de pays, qui participent à la Force intérimaire de maintien de la paix des Nations unies au Liban (FINUL), ont publié une déclaration commune condamnant « les récentes attaques contre les soldats de la paix de la FINUL » et appellent à une enquête internationale concernant l’attaque israélienne de la semaine dernière.

« Nous exhortons les parties prenantes du conflit à respecter la présence de la FINUL, ce qui implique l’obligation de garantir la sûreté et la sécurité de son personnel à tout moment, afin qu’il puisse continuer à mettre en œuvre son mandat et poursuivre son travail de médiation et de soutien en faveur de la paix et de la stabilité au Liban et dans l’ensemble de la région », précise la déclaration.

Les États-Unis ne sont pas partie prenante de la FINUL. Dans un communiqué publié jeudi, l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré que l’administration Biden était « vivement préoccupée quant aux informations indiquant que les forces israéliennes ont tiré sur des positions et une tour des soldats de la paix de la FINUL au Liban. »

En réponse, Jameel Jaffer, directeur du Knight First Amendment Institute à l’université de Columbia, a écrit : « On ne peut plus croire que l’administration Biden soit “préoccupée” par quoi que ce soit – le meurtre de milliers de civils, la prise pour cibles de journalistes, de travailleurs humanitaires et de soldats de la paix. »

« Quelles sont les preuves réelles de cette prétendue inquiétude ? » a-t-il demandé.

 

 

Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *