Le socio-anthropologue Abdou Ndukur Kacc Ndao est décédé aujourd’hui. La triste nouvelle inonde la toile et les témoignages se multiplient. C’est une grosse perte pour le monde universitaire et pour les cultures du Sud.
Un penseur libre et un amoureux de la Casamance
L’émotion est vive, la tristesse grande avec la disparition soudaine de Abdou Ndukur Ndao terrassé par une crise cardiaque. Un intellectuel organique vient de tirer sa référence. Le Sénégal perd un penseur de haut rang et la Basse Casamance, où son combat contre les mines anti-personnelles et l ’exploitation du zircon,entre autres était connu, perd un fils à part entière.
Ndukur aimait le débat. Sur tous les sujets de société de son époque, il a apporté un avis rigoureux. Avis décalé, parti pris assumé, mais il était toujours argumenté. c’était justement ça Ndukur ! Avec lui, il y avait de la place pour le débat. Un intellectuel au vrai sens du mot.
Ses sorties, ses conférences étaient attendues. Sa page Facebook était tous les matins, le lieu de convergence de beaucoup de compatriotes soucieux de lire ce que pouvait penser Ndukur de l’actualité brulante de la veille.
En février dernier, il presentait son dernier ouvrage : « From Tenda to Ajamat » co-écrit avec son ami photographe Matar Ndour. Un ouvrage dédié aux peuples du Sud-est du pays Bassari et des Badiaranké.
Chercheur associé au Laboratoire de Recherche sur les Transformations Sociales de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (LARTES-IFAN), Ndukur, spécialiste en analyse qualitative des données et en anthropologie culturelle, a travaillé à l’IFAN, au PNUD, BREDA, au CODESRIA, à l’UNESCO et chez Plan International.
Par ailleurs, Abdou Ndukur Kacc Ndao donne des cours de méthodologie, d’épistémologie et d’analyse qualitative appliquée à l’informatique dans les universités de Gaston Berger de Saint-Louis, Cheikh Anta Diop de Dakar et Assane Seck de Ziguinchor. Il est un des fondateurs de l’Ecole des Sciences Sociales Appliquées en Basse Casamance au Sénégal.
Triste jour que celui de la disparition d’un brillant penseur comme Abdou Ndukur Ndao mais quel beau jour pour partir en ce vendredi saint. Surtout pendant ces dix jours de Burd en hommage au prophète. Puisse Dieu lui pardonner ses fautes et l’accueillir en son paradis.
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