À propos du Logement au Sénégal

Il y a quelques décennies, le président Abdoulaye Wade nous proposait des Malaisiens pour construire nos maisons. Les quelques murets de cette expérience avortée résistent encore au temps à Diamgnadio.
Deux décennies se sont écoulées et nous avons l’impression que l’histoire veut se répéter. En effet ce matin au réveil le crieur de la radio révèle que l’état du Sénégal a décidé d’octroyer un marché de construction de 9000 logements à un groupe Chinois !
Mais pourquoi donc, nos dirigeants ne nous font-ils toujours pas confiance ? Du logement social parlons-en ! 

Disons le d’emblée, tous les édifices construits dans ce pays depuis les indépendances l’ont été par des Sénégalais !
Bien avant, nous construisions déjà des édifices rien qu’avec de la terre crue, certains vestiges sont encore visibles dans l’arrière-pays. En effet à Nioro du RIP, le Tata de Mamour Ndary bâti il y a deux siècles est la preuve la plus évidente que l’expérience de la terre Crue est bien valable, car non seulement elle minimise les coûts de la construction (sans ciment ni fer à béton) mais son esthétique est remarquable avec cette couleur rouge (ocre) ainsi que le micro-climat résultant de l’introduction de la paille dans le mélange.
L’architecte Burkinabé Francis Kéré en a donné la preuve dans ce pays où il lui a simplement fallu initier les bâtisseurs (des paysans) à la technique pour ensuite les laisser reconstruire les villages : juste un effort de Vulgarisation.
En faisant mes tours du weekend, je suis tombé sur un projet magnifique non loin de la Somone, développé par des européens qui ont mis à contribution le savoir faire du travail de la terre crue d’un bâtisseur de l’ethnie Cognadji, les images sont là pour convaincre ceux qui sont encore dans le doute.
Mais alors, pourquoi faire appel à des Chinois pour construire nos propres maisons, il s’y ajoute que Dakar n’étant pas le Sénégal, comment construire même 300000 logements est-il synonyme de loger les Sénégalais qui sont 18 millions ?

Je crois qu’il est venu le moment de ne point céder à la précipitation et commencer par revoir les postula de base s’agissant de la construction et ses normes dans notre pays.
Le logement social se définissant comme une construction pavillonnaire de plus ou moins 80m2 de surface bâtie (un F4 ou F3) érigée un terrain de 150m2, les entrepreneurs et constructeurs sénégalais n’ont besoin d’aucune expertise extérieure pour le faire.

Il suffit juste d’avoir confiance en eux pour Dakar et sa banlieue, mais aussi former les techniciens à l’utilisation de la terre Crue afin de donner des logements décents à tous les Sénégalais partout où ils se trouvent dans le territoire national.

D’ailleurs, suivant les zones il existe déjà une architecture type qui prend en compte le climat ainsi que la pesanteur sociologique, il suffira simplement de créer en synergie avec les architectes sénégalais des plans types à vulgariser.

Pour finir, je dis simplement que la terre est là, les techniciens (architectes et bureaux d’études) sont là, les bâtisseurs sont là et pour couronner le tout nous avons la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS) avec une expertise de plusieurs décennies dans le financement de la construction pour accompagner : mais pourquoi donc ?

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One Comment

  1. Marie Gasnier Reply

    Bonjour, Lors de ma dernière visite au Sénégal début 2023, j’ai été horifiée par le saccage et les constructions dans la banlieue de Dakar et le début de destruction d’une forêt protégée à Nianing, les boas, singes et autres animaux de ce bois éprotégés et violé errent alantours !!! J’avais oublié la BHS qui faisait de réunions en France pour ceux qui voulaient construire au Sénégal, sans passer par la « Famille ».
    Merci pour votre article et je souhaite tout le bonheur du monde à mon Sénégal adoré et à tous sur terre d’ailleurs.
    Marie Toubab

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