Plutôt que tirer à tort et à travers, Israël frappe enfin la tête du Hamas, un tournant dans la guerre ?

Guillaume Ancel, ancien officier français ayant 20 ans de service dans l’armée qu’il quitte avec le grade de lieutenant-colonel, est un chroniqueur suivi sur son analyse militaire et politique des conflits armées. Dans cette chronique, il revient sur le conflit au proche-orient et ses derniers développements. Source: NePasSubir

Guillaume Ancel • Il s’est manifestement passé quelque chose de « structurant » lors du dernier déplacement de Benyamin Netanyahou à Washington. Alors qu’il venait se rafraîchir du soutien bi-partisan (Républicains et Démocrates) dont Israël a globalement toujours bénéficié aux États-Unis, le dirigeant d’extrême-droite a dû déchanter. Et en lieu et place, il a eu un entretien avec Kamala Harris qui lui a rappelé efficacement que les États-Unis devaient soutenir Israël mais qu’elle se souciait – aussi – du peuple palestinien…

Une sacrée déconvenue pour le responsable d’une opération militaire contre Gaza, en riposte à une attaque terroriste du Hamas, qui n’a atteint aucun de ses objectifs et qui se demande maintenant comment il peut sortir de cet échec et justifier à la société israélienne le carnage commis, probablement plus de 100.000 morts avec la catastrophe humanitaire dont il (le carnage et donc Netanyahou) est à l’origine.

Netanyahou réalise à cette occasion que son ami Donald Trump, dont il attendait patiemment l’élection le 4 novembre prochain, ne faisait plus le poids face à une leader américaine moderne, énergique et combative. Le scénario « Trump qui fera de son échec une victoire » se délite à grande vitesse tandis que des manifestations monstres se tiennent à Tel-Aviv pour réclamer son départ du pouvoir.

Probablement que Kamala Harris, en plein accord avec Joe Biden mais dans une position nettement plus ferme, a proposé un deal à Benyamin Netanyahou : un véritable succès dans la lutte contre le Hamas – avec l’élimination de son chef Ismael Hanyeh – contre une sortie de son opération de dévastation de la bande de Gaza.

L’élimination du chef du Hamas : un succès indéniable pour Israël presque sans dommages collatéraux

L’exécution du chef du Hamas renoue avec la maîtrise de la lutte anti-terroriste que démontrait Israël jusqu’à l’opération catastrophique du 7 octobre. Ismael Hanyeh, que certains présentent comme un « modéré » du Hamas, en était d’abord le chef et il avait pleinement avalisé l’attaque terroriste menée contre Israël ce sordide 7 octobre. Il n’en était peut-être pas le commanditaire, mais Hanyeh ne l’avait pas désavouée, bien au contraire, assumant la responsabilité de ce massacre perpétré contre des civils essentiellement sans défense et ne constituant en aucun cas une cible militaire dans cette guerre qu’il voulait mener contre Israël.

Le chef de Hamas, avec plusieurs de ses adjoints, était néanmoins réfugié au Qatar, et Israël ne pouvait pas l’attaquer sur ce territoire sans voir disparaître un intermédiaire crucial pour toute négociation avec le Hamas. Israël ne pouvant pas frapper au Qatar, comment atteindre cette cible alors qu’elle était ultra-protégée par l’Iran, j’y reviendrai ? Lire la Suite ICI

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