Les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), Mali, Burkina Faso, Niger se réunissent samedi à Niamey pour le premier sommet de leur nouvelle organisation sous régionale depuis sa création en septembre dernier. Une confédération est en construction.
C’est dans une date historique. L’ AES va se retrouver à Niamey, la capitale nigérienne, pour discuter, échanger et surtout entériner la creation de leur confédération.
Les trois pays en butte contre l’insécurité, ont vu leurs armées respectives prendre le pouvoir. Cette situation a conduit la CEDEAO à les soumettre à de rudes sanctions économiques et financières. Pour faire face à cette nouvelle donne, ces pays au sous-sol riche mais qui peinent à sortir de la pauvreté, ont décidé de se regrouper afin de relever leur nombreux défis communs.
Ils feront mieux que résister aux sanctions et bien aidés par des partenaires comme la Russie et la Chine, ils font faire reculer la menace jihadiste. Il reste beaucoup à faire, mais résolument ces trois pays semblent tenir le bon bout face à la menace terroriste que Barkane et autres n’avaient pas réussi à éloigner.
Ensemble, ils annonceront dans un communiqué conjoint leur retrait ‘’sans délai’’ de la CEDEAO, le 28 janvier 2024 qui avait imposé des sanctions jugées illégales selon eux.
Adoptée le 16 septembre 2023, la charte du Liptako Gourma ou AES, est un pacte de défense mutuelle signé entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger qui entendent désormais mutualiser leurs efforts dans la lutte contre l’extrémisme violent, l’insécurité et aussi dans la lutte commune qu’ils mènent pour la souveraineté et l’indépendance de cet espace communautaire.
Ce sommet sera certainement l’occasion de consolider toutes les mesures prises jusqu’ici au niveau technique et ministériel pour la formalisation de la confédération des Etats du Sahel.
Pour marquer le coup, de cette première rencontre des leaders sahéliens, le gouvernement nigérien a appelé, à travers un communiqué, la population à réserver un accueil chaleureux à la hauteur de l’hospitalité légendaire africaine à leurs hôtes vendredi et samedi.
Même si des leaders africains, au sein de la CEDEAO, le nouveau chef de l’Etat Sénégalais Bassirou Diomaye Faye notamment, tentent de faire revenir les pays de l’AES dans l’organisation sous régionale, le Mali, le Burkina Faso et le Niger restent déterminés à poursuivre leur route sahelienne.
Pour eux, la CEDEAO « s’est éloignée des idéaux des pères fondateurs et du panafricanisme’’. De façon concrète, ils reprochent à l’instance panafricaine d’avoir abandonné des pays membres à leur propre sort.
« La CEDEAO n’a pas apporté assistance à nos pays dans leur lutte existentielle contre le terrorisme’’ déploraient les pays de l’Alliance dans un communiqué.
Créée en 1975 à Lagos, la CEDEAO regroupait 16 pays ouest africains avec pour ambition l’intégration régionale. Ces dernières années, elle a plus ressemblé à un club de Chefs d’Etats qu’à une association des peuples. Elle s’est installée dans une certaine léthargie. De là à dire qu’elle est morte, ça serait exagéré, toutefois il faudra un sacré courage de la part de ses dirigeants pour la rendre de nouveau attractive. Cela passe par la mettre enfin au service des peuples.
Dans un récent entretien accordé au journal français Libération, sur la possible arrivée au pouvoir du RN en France, le penseur Edgar Morin s’est dit convaincu que « l’heure d’une nouvelle résistance est venue ».
Face aux mensonges, aux illusions, il appelle à former «des oasis de fraternité». Ces propos, dans le contexte français peuvent être ceux des dirigeants de l’AES, qui voient que la CEDEAO n’est pas un soutien de taille dans leur lutte contre le terrorisme et que les pays partenaires occidentaux ne les bercent que d’illusions. Engagés donc, dans une lutte âpre pour retrouver leur souveraineté, ils ont décidé de former leur « oasis de fraternité ».
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