Maguette Thiam ancien ministre de l’intégration économique africaine et figure emlématique de la gauche et du Parti de l’Indépenance et du Travail (PIT) est allé se reposer après une riche vie de militant.
Avec le décès de Maguette Thiam, le Sénégal perd un de ses plus dignes fils. Un homme discret, humble, intelligent est d’une culture immense. Militant de gauche, Maguette Thiam a été syndicaliste, membre fondateur du SUDES et a été secrétaire général du PIT après le départ d’Amath dansokho.
Maguette Thiam né en 1938 à Ouakam, s’engage très tôt en politique. Dès ses années d’étudiant, il est persécuté par le régime du PS. Il le fera même changer de région et de lycée, puisqu’il sera forcé de s’inscrire à Ziguinchor avant de revenir à Dakar où il décroche son bac au lycée Lamine Gueye.
Par la suite, il intègre Louis le Grand à Paris. il y obtient le premier prix de maths sup mais pour autant, renonce aux grandes écoles qui lui tendent les bras et préfère s’engouffrer dans des études poussées en mathématiques. Il obtient sa maitrise à la Sorbonne et ira jusqu’à agrégation en 1971. Thiam, véritable génie, était un des plus brillants scientifiques du Sénégal. Il est l’auteur à ce titre de plusieurs contributions et travaux importants dans le domaine.
À Paris, il continue de construire sa conscience politique, Il participe, suite à l’assassinat de Lumbumba, à la marche qu’organise la Fédération des Etudiants Africains de France (FEANF), dirigée à l’époque par Amady Aly Dieng. Il dirigera d’ailleurs la FEANF plus tard. C’est l’époque où il adhère au Parti Afiricain de l’Indépendance (PAI) de Majmout Diop.
À Paris toujours, il rencontre Amath Dansokho en 1966 alors dirigeant de l’Union Générale des Etudiants de l’Afrique de l’Ouest (UGEAO). Ils ne se quitteront plus. Ils traverseront les années allant de la clandestinité aux années de gouvernement.
En effet en juin 1993, alors que le Sénégal vit de terribles tensions électorales et l’assassinat du juge constitutionnel Babacar Seye, le PIT et l’opposition significative, Abdoulaye Wade en tete, sont invités par le président Diouf à prendre part à la gestion du pays afin que la paix et la stabilité reviennent.
C’est ainsi que Maguette Thiam devient Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’intégration économique africaine dans le gouvernement dirigé à l’époque par Habib Thiam.
Militant dans l’âme, humble et constant, il n’hésita pas à sa sortie du gouvernement à reprendre le bus et le chemin des amphithéâtres. Il est d’abord enseignant. Professeur de mathématiques, c’est sa passion. Ses étudiants sont unanimes, fin pédagogue, il aime transmettre et aime partager.
Maguette Thiam aimait le débat. Fin débatteur comme tout bon syndicaliste, il a formé également de nombreux jeunes à comprendre les enjeux et à avoir une vraie conscience politique.
Toute sa vie, Maguette Thiam l’a consacré à l’enseignement et à la lutte en faveur de la démocratie et de la justice. Il a pris part à toutes les luttes importantes qui ont jalonné la vie de la nation à l’instar de ses camarades Dansokho, Sémou Pathé Gueye, Iba Ndiaye Diadji etc…
Après une vie remplie, Maguette Thiam se retire à l’âge de 86 ans. C’est une page qui se tourne.Une forte pensée à sa famille politique et pour ses cinq enfants issue de son mariage avec Anne Léonie une jeune Guadeloupéenne en 1963. Il rejoint Anne Thiam décédée en 2008. Repose en paix digne fils du Sénégal.
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