Les fraudeurs fiscaux ultrariches sont des criminels, pas le lanceur d’alerte qui les a démasqués
3000 postes de professeur vacants, 2000 élèves vivants à la rue, plus de 5000 élèves privés d’école à Mayotte… oui mais les abayas !
« Les écoles doivent rester l’asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas. » Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale du Front populaire. Source: Regards
Le saviez-vous, de la trentaine de ministres de l’Éducation nationale qu’ont connu les Français sous la 5ème République, il n’y a eu qu’une seule femme à ce poste : Najat Vallaud-Belkacem, entre 2014 et 2017 ? C’est fou, non ? Par contre, on gage que vous savez déjà que Gabriel Attal ne restera pas dans les mémoires de la République française, pas même par sa jeunesse étant donné que Jean Zay fut, en 1936, au même ministère à l’âge de 31 ans…
Mais restons donc en 2023, avec une rentrée scolaire placée sous le signe de l’abaya. Un vêtement dont personne ne s’émouvait il y a quelques mois encore. Au moins nos gouvernants ont le mérite de se renouveler : à la rentrée 2022, c’était le crop-top qui était au cœur de leurs préoccupations.
Et le jeune ministre est fier d’annoncer, mardi 5 septembre, que « 298 filles se sont présentées à l’école avec une abaya », dont 67 qui, ayant refusé d’enlever ce vêtement, se sont retrouvées, de fait, déscolarisées. 298 élèves parmi les quelque 12 millions qui faisaient leur rentrée scolaire. La France a peur.
Bien sûr, la grande majorité des médias et des politiques se sont vautrés dans l’exercice. Le tout sur « invitation » du ministère, comme s’en est étonné Libération. « Ce que le gouvernement veut, BFMTV l’exécute », écrit Samuel Gontier dans sa chronique média sur Télérama, résumant l’hystérie télévisuelle de la sorte : « Un fiasco, on n’a toujours pas vu d’abaya. »
298 filles. C’est sûr qu’il fallait les trouver. Non, par contre, il y a d’autres petites choses en cette rentrée scolaire qui, elles, sont plus faciles à repérer. Il y aurait même de quoi alimenter quelques polémiques !
Ah bah y’a aussi des vrais problèmes
On pense à tous ces élèves qui sont accueillis par des fantômes : les estimations des professeurs absents sont de l’ordre de 3000 postes ! De quoi charger un peu plus des classes depuis trop longtemps surchargées.
On pense à cette étude conjointe de la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS) et d’Unicef France, laquelle s’attarde sur ces « 1990 enfants sans solution d’hébergement avant la rentrée scolaire […] dont 480 de moins de 3 ans ».
On pense à Mayotte, territoire français bien que la République le maltraite sans cesse. Là-bas, « entre 5000 et 9500 jeunes sont privés d’accès à l’école », selon un chercheur de l’Université Paris Nanterre. Un lycée 2600 élèves a même été fermé par manque d’eau.
C’est à ce genre d’urgence absolue qu’on aimerait voir attelé Gabriel Attal. Mais le ministre a d’autres priorités : la longueur des vêtements des filles. Une obsession dangereuse, qui pousse jusqu’au président de la République à se cacher derrière le cadavre de Samuel Paty pour justifier ces restrictions.
On aurait aimé qu’en effet, le gouvernement agisse pour qu’aucun prof ne puisse se faire assassiner de la sorte. Pas qu’une lycéenne se fasse exclure de son établissement parce qu’elle s’y est présentée vêtue d’un jean, d’un t-shirt et d’un… kimono. Lire la Suite ICI
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