La Galerie Nationale accroche aujourd’hui sur ses cimaises une exposition d’œuvres d’art qui pour le moins colle à son époque. D’ailleurs elle a la joyeuse prétention de s’appeler Suñu Jamono », autrement dit « notre génération », et qui pour que le propos soit congruent, rend un bel hommage à Omar Pène et au Super Diamono. Cette exposition entre dans le cadre des 50 ans de musique d’Omar Pène et du lancement de la plateforme « Initiative Éco-Planète ».
Laye KA est né à Missirah dans la région de Diourbel, cet artiste plasticien est diplômé de l’École Nationale des Arts de Dakar en 2006. Après avoir travaillé pendant plusieurs années sur les lignes et bandes qui rythment le pagne africain traditionnel, il réfléchit depuis quelques années sur les codes-barres qui sont dessinés à peu près dans la même logique rythmique. Ce qui lui a permis de développer une technique personnelle, du fait que pour lui, les codes-barres représentent une donnée numérique sous forme d’un symbole que l’artiste récupère et colle sur ses toiles pour leur donner une seconde vie et une fonction nouvelle, celle d’une expression plastique. Mais rajoute Laye Ka dans un sourire entendu : « Le code-barres c’est aussi une certaine idée de l’identité, de l’ADN unique à chacun d’entre nous, une façon artistique de célébrer les différences et leurs fusions ».
Pourquoi le choix porté sur Omar Pène ? D’abord selon lui, « le leader du Super Diamono est un artiste qui connaît la réalité de la vie, qui est d’une respectueuse humilité, et qui n’a jamais chanté quoique ce soit pour s’attirer les grâces de personnalités et recevoir d’eux quelques avantages matériels sous forme d’enveloppes rebondies lors de ses concerts. C’est un homme sincère ». Et là, lorsque je lui demande s’il a le numéro d’Omar Pène, souhaitant recueillir les impressions de l’homme qui a tant inspiré ses œuvres, il me répond, désarmant de simplicité : « Je n’ai pas son numéro de téléphone ». Preuve évidente qu’il n’a pas fait cette œuvre pour recevoir des remerciements et des cadeaux de la part d’Omar Pène, qui figure pourtant sur plusieurs de ses tableaux.
Laye Ka rend juste hommage du bout de ses pinceaux au style de l’homme, à ce qu’il appelle l’afrofeeling, ce mélange de sonorités sénégalaises, de rythmes et de blues, mais aussi de jazz et de reggae, qui font du Super Diamono un groupe unique, et d’Omar Pène un artiste à succès qui a conquis le cœur des Sénégalais et dont la musique a fait le tour du monde.
Laye Ka… Faites-vous plaisir en allant admirer son travail. Par ces temps de Fêtes de Noël, mettez un peu de douceurs dans ce monde de brutes… et faites un tour à la Galerie Nationale. Pour Noël, il n’y a pas plus beau « KA…DEAU ».
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