Joyeux anniversaire à Baaba Maal né le 13 juin 1953. Le roi du Yéla et du Wango est une des plus illustres légendes de la musique sénégalaise et une des plus grandes voix africaines. Le Daande Leñol, la voix du peuple !
Baaba Maal ambassadeur de la culture © Page Facebook/ Baaba Maal
À le voir ou l’entendre chanter sur la musique traditionnelle africaine, on pense que c’est l’une des choses les plus faciles à faire. En fait c’est presque le contraire car c’est juste la simplicité qui contraste largement avec un travail de longue haleine. Baaba Maal fait partie du cercle très restreint des chanteurs africains qui ont décomplexé la musique traditionnelle africaine en la faisant voyager sur tous les continents. Baaba Maal est le gardien du temple et le porte-étendard de toute une culture. Un campagnard qui est parti de son Podor natal avec ses deux acolytes, Mansour Seck & M’Bassou Niang, pour porter sa musique aux quatre coins du monde. Ce trio inséparable a non seulement révolutionné, bien sûr, sous la direction de Baaba Maal, la musique Haalpulaar (Peul) mais aussi inspiré de nombreux jeunes et popularisé les traditions du Fouta en valorisant des thèmes, sur fond de Rippo, Wango, Yéla, Lélé, Njarou…, qui puisent dans la vie quotidienne des habitants du Fouta et les réalités de l’Afrique. Ils ont été à l’origine de la véritable musique Pulaar moderne.
Bien plus qu’un chanteur, Baaba Maal est un grand chorégraphe, doublé d’un redoutable parolier. Dommage que son grand public de Podor à New York en passant par Paris et Londres, dans sa majorité ne parle pas Pulaar. Et donc n’accède pas aux messages et à la beauté de la poésie de ce grand chanteur-compositeur bourré de talent et qui a l’une des plus belles voix d’Afrique. Son talent a séduit les plus grands et des personnes comme Chris Blackwell ne s’y sont pas trompés, si l’on sait que c’est ce dernier, fondateur d’Island Records, qui a fait de Bob Marley une vedette planétaire. Ainsi le patron d’Island a permis à Baaba Maal d’atteindre une audience internationale (Il a remporté le Grammy du « meilleur chanteur africain » en 1996 aux USA, The best african highlife entertainer…)
Baaba Maal est le seul africain qui s’est retrouvé avec deux albums pour le classement des 1001 Albums You Must Hear Before You Die (littéralement « 1001 albums que vous devez écouter avant de mourir ») est un ouvrage de référence sur la musique dont la publication est dirigée par des auteurs américains spécialistes de bonne musique, et sorti en 2006. Il a participé aux bandes-son de célèbres films comme, entre autres, Black Hawk Down (la chute du faucon noir), le célébrissime Black Panther (en 2018) et Guelwaar de Sembène Ousmane. Musicalement, la postérité n’aura rien à lui reprocher. C’est pourquoi nous prions Dieu de le garder encore longtemps parmi nous. Heureux anniversaire, El HADJ BAABA MAAL !
Baaba Maal & le bassiste Cheikh Ndoye ©Paula Lobo
Laisser un commentaire