Une fausse réforme du Franc CFA pour mieux maintenir les intérêts économiques français en Afrique de l’Ouest, voilà ce qu’est la prétendue réforme qui va faire passer le Franc CFA en « ECO ». Ces propos sont de Jean Paul Lecoq député français. Depuis plusieurs semaines, il attire l’attention et dénonce la réforme du FCFA. Jeudi à la tribune de l’assemblée nationale française, le parlementaire a encore fustigé la réforme de la monnaie de l’UEMOA.
Maintenir la zone CFA sous influence de Paris, c’est l’obsession des dirigeants français depuis la décolonisation. Tous les subvertiges sont utilisés. On le sait la France sans ses anciennes colonies est une puissance de second rang. La réforme du FCFA annoncée par le Président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron entre dans cette tentative de garder sous tutelle l’Afrique francophone. Surtout, depuis que poussée par une société civile de plus en plus exigeante, certains dirigeants envisageaient une petite » indépendance monétaire » en encourageant la création d’une monnaie de la CEDEAO dénommée Eco justement. C’est pour court-circuiter l’aventure de la monnaie de la CEDEAO, que la France a voulue une réforme du FCFA et volée carrément le nom Eco.
Pour le parlementaire Jean Paul Lecoq, cette réforme, voulue par la France et la Côte d’Ivoire est mauvaise. Il l’a fait savoir devant la représentation parlementaire.
« J’ai utilisé tous les moyens possible pour le dire et pour faire en sorte que les députés présents entendent et comprennent que cette réforme est une grave erreur. On change le nom et quelques détails pour faire croire que la France et les multinationales seront moins favorisées par la nouvelle monnaie de l’Union monétaire de l’Ouest africain, qui s’appellera l’ECO » a soutenu le député Gauche Démocrate et Républicaine.
En Afrique, cette réforme « françafricaine » n’est pas du tout la bienvenue pour une grande partie des mouvements de sociétés civiles et panafricains. La ficelle est trop grosse. Le fait est que la monnaie ECO version CEDEAO, plus ambitieuse, intégrait des pays anglophones comme le Ghana et le géant nigérian. Ce qui n’est pas du goût de Paris.
» C’est une « non-réforme » qui fait en sorte que rien ne change pour maintenir l’avantage des entreprises qui travaillent avec l’euro sur les autres. On maintien donc le système de domination économique et monétaire en faisant croire que ce n’est plus le cas » souligne Jean Paul Lecoq à la Commission des affaires étrangères sur le projet de loi autorisant l’approbation de l’accord de coopération entre le Gouvernement de la République française et les Gouvernements des États membres de l’Union monétaire ouest-africaine.
Aujourd’hui, la question centrale du FCFA doit préoccuper davantage les gouvernant africains. Les peuples qui les ont élus sont conscients que le FCFA n’a apporté ni progrès, ni développement depuis les indépendances. À moins, que ces mêmes dirigeants considèrent qu’ils doivent leurs élections plus à la France qu’ à leurs citoyens.
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