8 Mars 1976, disparaissait Ibrahima Sarr, l’homme de refus !

Le 8 Mars 1976, il y a 47 ans disparaissait le syndicaliste et un homme politique Ibrahima Sarr. Ancien secrétaire général de la Fédération des cheminots d’AOF et cheville ouvrière du Bloc Démocratique Sénégalais (BDS), plusieurs fois ministre avant et après l’indépendance, Ibrahima Sarr fait partie des pères fondateurs du Sénégal indépendant. 
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Ibrahima Sarr (1915-1976), homme d’État d’exception

Ibrahima Sar est une figure centrale de la lutte pour l’indépendance du Sénégal. Il est l’un de ceux qui partagèrent le sort de Mamadou Dia lors de la grave crise politique de décembre 1962 qui opposa celui-ci au président Senghor.

Né le 24 septembre 1915 à Saint-Louis, Ibrahima Sarr fréquente dans sa ville natale l’École Blanchot dont il est exclu pour indiscipline. Il devient cheminot en 1935. Son père Babacar Sarr est un insituteur et  appartient à l’une des plus anciennes familles d’intellectuels du Sénégal. Ibrahima Sarr a pour frères Amadou Babacar Sar qui fut ministre du Travail et Menoumbé Sarr qui fut président de la Cour des Comptes du Sénégal.

Devenu cheminot, Ibrahima Sarr s’intéresse très tôt au sort des travailleurs et s’engage dans le syndicalisme. il est rapidement un des leaders charismatique du nouvement syndical. C’est ainsi qu’il dirige avec brio la fameuse grève des cheminots du Dakar-Niger du 10 octobre 1947 au 19 mars 1948.

Cette grève retentissante, l’amene à entrer en politique et il devient membre fondateur du Bloc Démocratique Sénégalais (BDS) aux côtés de Senghor. Son action sera décisive pour l’implantation du parti à Thiès et dans les régions ferroviaires.

Ibrahima Sarr est nommé ministre de la Fonction publique dans le gouvernement de Pierre Lami et Mamadou Dia, respectivement président et vice-président du Conseil de Gouvernement, formé le 27 décembre 1958.

  En 1960, le Sénégal devient indépendant. l’indépendance. Ibrahima Sarr voit ses prérogatives s’agrandir en étant nommé ministre de la Fonction publique et du Travail, dans le gouvernement formé le 7 septembre 1960. Plus tard, il est nommé ministre du Développement le 12 novembre 1962.

En décembre 1962, le conflit opposant le président de la République Léopold Sédar Senghor (titre honorifique) et le président du Conseil de Gouvernement Mamadou Dia (détenteur du pouvoir exécutif) aboutit le 18 décembre 1962 à l’arrestation de Dia et de quatre de ses compagnons, Valdiodio Ndiaye, Ibrahima Sar, Joseph Mbaye et Alioune Tall. Comme Ndiaye et Mbaye, Ibrahima Sarr, après avoir été reconnu innocent des charges de tentatives de coup d’État, mais pour avoir clamé leur solidarité avec Dia, est condamné le 9 mai 1963 à vingt années de réclusion criminelle et transféré au centre pénitentiaire spécial de Kédougou. Homme d’honneur et de refus, il accepta son destin et ne demanda aucune grâce comme l’avait souhaité et annoncé Senghor dés 1968. En 1974, le pouvoir autoritaire Sénégalais est sous haute tension, avec notamment l’assassinat de Omar Blondin Diop dans les geôles Senghoriennes. Dans ce contexte, Senghor décide d’accorder la grâce présidentielle aux célèbres detenus politiques.

En détention comme à sa sortie de prison. Ibrahima Sarr a maintenu sa position,  refutant la thèse du coup d’État qu’aurait perpétré Mamadou Dia.

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Une de l’Ouest Africain annonçant la libération de Ibrahima Sarr et des detenus politiques liés à la crise de 1962

Libéré par Senghor, mais affaibli par les conditions carcérales strictes, Ibrahima Sarr atteint d’une maladie des voies urinaires,  meurt à l’Hôpital principal de Dakar le 8 mars 1976, deux ans après avoir recouvré la liberté.

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