Alors que s’est ouverte, la semaine dernière, la Biennale des arts de Dakar à laquelle il a tant pris part, démarre aujourd’hui le premier festival de Graffiti d’Abidjan, art dont il a contribué aux bégaiements à Babi. En lui dédiant l’édition UNE du festival les organisateurs ont frappé fort.
Qui est Bouna à qui est dédié le festival de Graffiti d’Abidjan qui démarre aujourd’hui pour ne prendre fin que le 19 novembre?Source: Alex Kipre pour Pouvoirs Magazine
Il avait l’âme d’un révolutionnaire, un esprit insoumis aux frontières de la création.
Dans chaque geste, dans chaque idée, il cherchait à briser les chaînes des conventions. Ses toiles, trop petites pour contenir la fureur de son âme, n’étaient que des échappatoires provisoires. Il les quittait dès que l’envie de tout démolir se faisait trop forte. Un mur ? Il n’hésitait pas à l’affronter, à l’assaillir pour qu’il crache enfin le message qu’il portait en lui. Il n’y avait pas de place pour la facilité dans son art. Le monde devait être secoué, réveillé, ébranlé.
Photographe de la rue, il saisissait ces moments fugaces où la réalité se heurtait à la vérité nue. Il capturait les fous de Dakar, Tandis que Dorris Haron Kasco sondait ceux d’Abidjan. Pour la « Revue Noire« . Lui, c’était celui qui faisait parler l’asphalte, qui faisait éclater les murs de la ville pour y faire naître la poésie urbaine. Dans les rues, chaque image était un cri, chaque photo une rébellion silencieuse. C’était lui qui filmait les poètes du bitume, ces rappeurs qui, à coup de mots, déconstruisaient le système.
Les courts-métrages qu’il signait étaient comme des fragments d’un monde brut, sans filtre.
Bandit Cinéma » en 1992, « Saï Saï By – dans les Tapas de Dakar » en 1994, « Les pieds dans les rues de Dakar » et « Jo Ouakam » en 1995. « Zone RAP » en 1998… Des œuvres ancrées dans la réalité, des films où chaque plan respirait l’énergie de la rue, où l’art de vivre se heurtait à la dureté de l’existence.
Et puis vint Ben, son fils, son poulain, prêt à revendiquer une part de ce monde avec des vers de liberté. Prêts à éclater sur les murs d’Abidjan. Et là, Bouna, de l’autre côté de l’horizon, laissait planer son ombre sur son épaule. Pour veiller, pour guider, pour souffler sa rage de vivre dans les gestes de l’enfant qu’il avait été. Et dans ceux de l’artiste qu’il était devenu. La flamme de Bouna ne s’éteignait pas. La Suite ICI
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