La Journée mondiale de la liberté de la presse est une occasion de revenir sur le lourd tribut payé par les journalistes dans les conflits. Au proche orient,103 journalistes ont été tués en 150 jours à Gaza: une tragédie pour la presse palestinienne.
En 2024, la Journée mondiale de la liberté de la presse sera consacrée, selon les Nations-Unies, à l’importance du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale actuelle. Même si la crise environnementale est importante, les journalistes tués dans les conflits est un désastre. En cinq mois, au moins 103 journalistes ont été tués à Gaza par des frappes israéliennes, dont au moins 22 dans l’exercice de leurs fonctions à ce jour. Reporters sans frontières (RSF) dresse le bilan de l’une des guerres les plus meurtrières pour les journalistes.
Journalistes pour la télévision, la radio, la presse écrite ou multimédia, photographes ou caméramans, 91 hommes et 12 femmes journalistes de tous âges figurent parmi ces victimes, toutes palestiniennes. Ils ont été tués dans différents lieux de la bande de Gaza, du nord au sud en passant par Khan Younès, illustrant le fait que les journalistes n’ont aucun refuge sur ce territoire.
« Un chiffre glaçant : 103 journalistes à Gaza ont été tués par l’armée israélienne en cinq mois de guerre. Depuis le premier jour du conflit déclenché le 7 octobre, leurs noms ne cessent de s’ajouter à ce bilan effroyable d’une tragédie toujours en cours » renseigne Reports Sans Frontières.
Parmi les reporters tués, au moins 22 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions ou en raison de celles-ci selon les éléments recueillis par RSF à ce jour ; nombre d’entre eux étaient sur le terrain en reportage, clairement identifiables comme journalistes, d’autres ont été tués par des frappes qui ont touché spécifiquement leurs domiciles. RSF rappelle sur son site avoir saisi, à deux reprises, la Cour Pénale Internationale pour ces crimes commis contre les journalistes par Israël.
Pour revenir sur le thème 2024, il est vrai que les journalistes sont confrontés à d’importants défis lorsqu’ils recherchent et diffusent des informations sur des questions d’actualité, telles que les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement, les migrations climatiques, les industries extractives, l’exploitation minière illégale, la pollution, le braconnage, le trafic d’animaux, la déforestation ou le changement climatique. Dés lors, Il est crucial d’assurer la visibilité de ces questions pour promouvoir la paix et les valeurs démocratiques dans le monde entier.
Toutefois, il vaut mieux qu’ils restent en vie. Tuer un journaliste parce qu’il informe est un crime des plus odieux. Un cessez-le-feu dans cette région serait une bonne nouvelle pour la presse. En attendant, le massacre de l’armée israelienne sur les populations palestiniennes se poursuit et le journaliste n’est plus en sécurité dans toute l’étentdue de ces territoires comme le souligne Christophe Deloire Secrétaire général de RSF.
« Ces 103 journalistes ne sont pas des chiffres, ce sont 103 voix qu’Israël a réduites au silence. 103 témoignages en moins sur la catastrophe qui se déroule en Palestine, 103 vies éteintes. Si les chiffres montrent quelque chose, c’est que depuis le 7 octobre, aucun endroit de Gaza n’est sûr, aucun journaliste de Gaza n’est épargné, et le massacre ne s’arrête pas. Nous réitérons notre appel urgent à protéger les journalistes de Gaza.Christophe Deloire Secrétaire général de RSF
Les trois premiers mois de la guerre se sont avérés les plus meurtriers pour les journalistes : près de 80 % des 103 journalistes tués l’ont été entre le 7 octobre et le 31 décembre 2023. L’équivalent de près d’un journaliste par jour a été tué sur cette période : 26 journalistes tués en 24 jours en octobre, 28 journalistes en novembre, 26 journalistes en décembre. Depuis le 7 octobre, les reporters de Gaza vivent avec “un danger de mort omniprésent,” comme l’exprime la correspondante de RSF, Ola Al Zaanoun, récemment évacuée de Gaza.
En janvier, onze journalistes ont été tués, parmi lesquels les journalistes d‘Al Jazeera Hamza Dahdouh et Moustapha Thuraya. Ils circulaient en voiture lorsqu’une frappe israélienne a touché leurs véhicules. En février, onze journalistes ont également été tués, soit une moyenne d’un tous les quatre jours.
Aucun refuge pour les journalistes
Durant ces cinq mois de guerre, les journalistes ont été tués partout : dans leur bureaux, sur le terrain, dans leurs maisons, dans les camps de réfugiés, devant les hôpitaux, ou dans leurs voitures. Aucun lieu n’est sûr pour les professionnels de médias dans l’enclave assiégée. Si les incursions israéliennes se sont d’abord concentrées sur la ville de Gaza au nord, au cours des deux premiers mois, elles ont également tué au moins cinq journalistes à Rafah au cours de cette période. Depuis le 1er décembre, la ligne de feu s’est déplacée vers Khan Younès, dans le centre, et en 2024, les menaces d’une invasion terrestre de Rafah, bordant la frontière égyptienne fermée, sont imminentes. Les journalistes réfugiés au sud retiennent leurs souffles n’ayant plus aucun endroit où aller.
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