𝗣𝗮𝗶, 𝗽𝗼𝗿 𝗾𝘂𝗲 𝘃𝗼𝗰𝗲 𝗲𝘀𝘁𝗮 𝗰𝗵𝗼𝗿𝗮𝗻𝗱𝗼? (Papa, pourquoi pleures-tu ?)

Ce 16 juillet 1950, João Ramos do Nascimento, dit Dondinho, est inconsolable. Le Brésil, son Brésil vient de perdre ce qui est considéré comme la finale de la coupe du monde face à l’Uruguay. Et dans le pire endroit possible : le Stade Maracana, spécialement construit pour l’événement, pris d’assaut par plus 200.000 brésiliens.

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Obrigado O Rei

 

Dondinho pleure et son fils, Edson, 9 ans, ne comprend pas. Dondinho, entre deux sanglots, lui explique la raison de son immense chagrin. Et son fils, pour le consoler, lui lance : « tu verras, je la gagnerai moi… »

Edson, c’est Edson Arantes do Nascimento, né le 21 octobre 1940 et déclaré à l’état-civil le 23 octobre. Son prénom originel est Edison. Parce que son père, Dondinho, souhaite rendre hommage à l’un des inventeurs de l’électricité, Thomas Edison.

En effet, l’électricité est enfin arrivée jusqu’à Tres Coracoes, leur bourgade, en cette année 1940. Patronyme prémonitoire pour celui qui apportera autant de lumière à son sport.

Et 8 ans après cette funeste après-midi de juillet 1950, Edson, qui est devenu Pelé pour tout le Brésil (surnom hérité du gardien de but Bilé dont il prononçait mal le nom), tient la promesse faite à Dondinho.

Il n’a que 17 ans quand son génie éclate à la face du monde. Le frêle adolescent portait (par hasard) le numéro 10, attribué par un membre zélé de la FIFA. Il en fera plus qu’un simple numéro.

La coupe du monde de football deviendra sa scène quadriennale. Celle de ses plus grands bonheurs (1958, 1970) et celle de ses plus profonds désarrois (1966).

La première coupe du monde diffusée en mondovision en 1970 achèvera de construire le mythe. Pelé asseoit définitivement sa légende en guidant la plus belle équipe de sélection de l’histoire. Le soliste de 1958 était devenu 12 ans plus tard un chef d’orchestre exceptionnel.

Même ses buts « ratés » entreront dans la légende : le lob du milieu du terrain face à Viktor (Tchécoslovaquie), la tête piquée sortie par Gordon Banks qui demeure l’arrêt du XXème siècle, et enfin, la feinte invraisemblable devant le gardien uruguayen Mazurkiewicz.

Au-delà des chiffres, des buts, des 3 coupes du monde qu’il est le seul à avoir gagné autant de fois, des gestes techniques inventés, Pelé était LE football moderne. D’Ushuaia à Anchorage, du Mexique au Japon, le nom de Pelé a traversé le monde. La première star « globale » du football.

Les plus grands joueurs du monde ne devenaient très grands que lorsqu’on osait les comparer au Roi.

Pelé, c’est aussi pour moi, une affaire de famille. J’ai aimé le football grâce aux exploits que nous racontait mon père. Il n’y en avait que pour lui ! On le voyait sans l’avoir vu. Plus tard, les images, les livres, les journaux viendront valider les récits paternels.

Non, Pelé n’est pas mort.

Il est éternel.

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Informaticien, amoureux de musique, de football, Mohamed Sow est aussi passionné des mots. Sa façon de raconter l'histoire du football ou l'histoire de la musique est attachante et captivante. Vous avez de la chance! Ses chroniques sont sur Kirina.

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