Au tour des cordes, autour d’Ablaye Cissoko

 Aïsha Deme. Il est des moments où il est important de poser les mots, de dire les choses, même si dans ce cas précis il n’y a pas de mots. Alors je voudrais dire merci à mon ami, mon frère Ablaye Cissoko. Du 29 au 31 octobre dernier, il a fait vibrer la vieille cité de Saint-Louis Autour des cordes.

Merci pour ce qu’il a fait, ce qu’il a accompli, ce qu’il a fait pour la culture, pour Saint-Louis, pour le Sénégal, mais aussi pour nos âmes (mais ça c’est une autre histoire. J’y reviendrai, parce qu’elle est belle).

Dire merci à Ablaye, d’avoir eu cette idée, de regrouper les instruments à cordes, ici dans la ville de Saint-Louis, ces instruments porteurs d’histoires séculaires des peuples du monde. Il n’y avait qu’Ablaye pour faire cela. Kora, Sétar, Ngoni, Kanun, Oud, guitare depuis des siècles, racontent nos histoires, portent nos cultures et la voix de nos ancêtres. Ablaye les a rassemblés, croisés, unis. Au-delà de l’aspect musical, l’aspect historique et culturel sont absolument magnifiques. Autour de ces nobles instruments, de merveilleux musiciens, des passeurs de mémoires, des voix-de grandes voix -, de belles personnes. Il n’y avait qu’ Ablaye pour faire cela. 

Instants suspendus. Moments de grâce.

Les mélodies, la profondeur, la spiritualité de Kiya Tabassian ouvrent une fenêtre de lumière vers nos âmes. Mais quand s’élève la voix de l’Opéra – parce que oui, il y avait de l’Opéra, sublime Hadar Halevy ! – Quand s’élève la voix Soprano qui rejoint les notes d’Ablaye, avant de croiser le jazz de ma soeur Awa Ly, la beauté éclot dans tout ce qu’elle a de plus généreux et spontané. Et quand Kya Tabassian et Awa Ly unissent leur art autour d’Ablaye Cissokho, jaillit simplement un éclat incandescent de poésie.

Mais la poésie, c’est aussi ces enfants, des jeunes filles et des jeunes garçons qui ont ouvert le festival avec un sublime “récital” de Kora sur un air de Naani bañ na…ces enfants formés par Ablaye dans son école, et à qui il transmet son héritage, notre culture… L’école classique ne peut faire cela, les familles ne peuvent pas faire cela, merci à Ablaye de prendre de son temps et de son énergie, malgré son agenda toujours très chargé, pour s’engager à la transmission. Cela compte tant pour notre culture, merci !  

Dire merci à Ablaye d’avoir invité ses cadets artistes à déployer encore leurs ailes et leurs talents : Kane Diallo Welma, Maria Sigga, Christian Obam ont été éblouissants !

Éblouissant, il l’était aussi plus que jamais dans sa touchante solitude, mais Hervé Samb n’est jamais seul avec une guitare, tous les esprits des maîtres accompagnent chaque corde, chaque note du frère. Magnifique Hervé !

Dire merci pour cette sublime finale ! Retrouver Ablaye Cissoko, survolté et débordant d’une incroyable énergie ; retrouver tout ce monde autour d’Ablaye, était un moment profondément touchant et beau.

Merci mon cher Ablaye d’avoir organisé ce festival. Cela fait un long moment que tu y penses, que tu y travailles, Dieu sait que c’est difficile d’organiser un tel événement. Tu l’as fait. Sans jamais te plaindre. Merci de l’avoir fait. Merci pour ce bel hommage à Habib Faye et Mabousso Thiam. Ils doivent être heureux et fiers là où ils sont. 

Jërëjëf et grand bravo, Kimigtan Mahamadou CIssoko ! C’était une très très belle première édition. C’est le début d’une longue et belle histoire ; de quelque chose de beau et de grand, il y a encore tant à tisser, autours des cordes et autour d’Ablaye CIssoko ! Nous serons là.#Inshallah

Aïsha Deme

©page Twitter Autour des Cordes

 

 

 

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