« Pierre Rabhi nous proposait d’aimer à nouveau le monde »

Tribune d’Eric de Kermel dans La Croix.fr

Kermel. Pierre Rabhi, un des pionniers de l’agroécologie, est mort le 4 décembre. Eric de Kermel, écrivain et directeur de Terre sauvage (1), demande à ce que l’on s’attache à ce que fut toute sa vie, plutôt qu’aux critiques dont il fut l’objet pour certaines positions sociétales ces dernières années.

Quand je partirai, que retiendra-t-on de moi ?

Le sommet gravi ? L’épreuve traversée malgré tout ? Ou ma plus grande maladresse, voire l’erreur qui me fit chuter ? Ne croyez pas que je vive obnubilé par ces questions. Ce n’est pas le cas. Mais je me les pose alors que je suis rempli de tristesse après le départ de Pierre Rabhi. Cet homme était mon ami. Nous nous étions rencontrés il y a près de vingt ans. Je peux dire que nous nous aimions.

Mais il ne faut pas croire que cette relation était privilégiée. Surtout pas… Ou plutôt si, une relation d’amitié est toujours une relation privilégiée, mais nous étions alors de très très nombreux privilégiés. Car là était bien l’essence même du propos de Pierre Rabhi : l’amour.

Il y a peu encore, alors que je l’avais retrouvé chez lui avec Michèle, sa femme, il me disait : « Tu sais Eric, à l’âge que j’ai, il n’y a pas eu pour moi de message plus essentiel que celui du Christ. » Il évoquait bien entendu la radicalité de ce message, l’originel. Celui qui invite à aimer l’autre, à aimer le monde comme une création divine, à s’aimer soi-même comme petit fragment d’un plus grand que nous…

Et Pierre n’a jamais cessé d’aimer. À commencer par la terre, l’oiseau, la fleur, la semence…La Suite ICI: la croix.com/Debats/Pierre-Rabhi

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