Les années 60 et l’illusion d’une indépendance…

C’est dans une une foule compacte poussant des frénétiques vivats, que Félix Houphouët Boigny lança : « En vertu du droit qu’a tout peuple à disposer de soi-même, je proclame solennellement l’indépendance de la Côte d’Ivoire. » Pour la première fois, « l’Abidjanaise », notre hymne national, avait été exécuté par la musique de la Garde républicaine. Une salve de coups de canon avait été tirée.

Je ne suis pas contemporain de cette période. Mais à travers les images, on peut ressentir la joie de nos parents d’alors. Dans l’ignorance du parti unique, la Côte d’Ivoire était un havre de paix. Mon père, nostalgique de son enfance me relate très souvent les faits de ces années fastes. C’était la période des fêtes tournantes, avec son cortège d’infrastructures, qu’elle apportait aux populations. La vie était belle.

Loin des bisbilles politiques de notre époque actuelle, le pays à sa tête félix houphouët Boigny était un eldorado dans la sous-region. Il avait réalisé un miracle économique. Après la Seconde Guerre mondiale, FHB est élu député à l’Assemblée constituante. Et quand le général de Gaulle installe la Ve République, il le soutient sans réserve. Un soutien concrétisé par le référendum du 28 septembre 1958.

Les résultats sont sans équivoque et jettent les bases d’une communauté au sein de laquelle la Côte d’Ivoire deviendra une République autonome. Mais peu désireux de partager avec les autres territoires d’AOF les richesses de son pays, FHB ne veut pas dissoudre celles-ci dans une fédération africaine comme le souhaitait son homologue Léopold Sédar Senghor.

Cest ainsi qu’en juin 1960, le «Vieux» rompt les liens avec la Communauté franco-africaine tout en préservant d’étroites relations avec Paris.Après 67ans de colonisation, la Côte d’Ivoire accédait en août 1960 à son « indépendance ». Soixante et une année sont passées, et le miracle économique s’est mué en mirage économique.

Le pays suffoque depuis la mort du vieux et ce malgré ses innombrables richesses, ses terres arables, ses matières premières et sa dynamique démographique.Étranglée par le néocolonialisme et par la faillite de dirigeants bonimenteurs, l’espoir suscité au lendemain de l’indépendance, s’émiette au fil des années.
Éducation chaotique, santé précaire, corruption, insécurité…
Dans ce contexte, on me souhaite bonne fête d’indépendance, Je souris, et je demande: quand partions-nous pour la paix, pour l’indépendance économique ?

Share

Aslam ibn Abass, de son vrai nom Kamagaté Abass est de nationalité ivoirienne. Géographe de formation, il se présente comme un critique et un analyste. C'est fort de cela qu'il s'intéresse à l'histoire, aux relations internationales et à la géopolitique, puisque la géographie est ce qui définit selon lui l'histoire et la politique des régions du monde. Ainsi pour lui c'est la formation de l'espace qui nous permet de comprendre le monde. Aslam ibn Abass étudie également la théologie, où il se pose comme un disciple de la pensée réformiste du professeur Tariq Ramadan. Il est l'un des administrateurs des pages dédiées à la cause de ce dernier. Passionné de savoir, Aslam ibn Abass s'intéresse à tous les domaines du savoir notamment la philosophie, la poésie la science... et bien d'autres. Il a accepté de partager ses analyses sur kirinapost.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *