LE FUTUR EST UN PRESENT ESQUISSE PAR LE LANGAGE (Part I)

 (Senegaal bena bop le, ken munuko xarr ñaar Senegaal feecotaako, feccotaako)

« Une fonction n’a de sens que pour autant qu’elle prend place dans l’action générale d’un actant ; et cette action elle-même reçoit son sens dernier du fait qu’elle est narrée, confiée à un discours qui a son propre code. »  Roland Barthes, W. Kayser, W.C. Booth et Ph. Hamon, Poétique du récit, Paris, Points/Essais, p. 15-16.

De la responsabilité individuelle à la responsabilité collective : pour de nouvelles « conversations citoyennes »

 

« Les relations temporelles entre événements sont plus complexes que nous ne le pensions, mais cela ne veut pas dire qu’elles n’existent pas. Les relations de filiation n’établissent pas un ordre global, mais ce n’est pour autant qu’elles sont illusoires. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas tous alignés en file indienne, qu’il n’y a aucune relation entre nous. Le changement, ce qui advient, n’est pas une illusion. Ce que nous avons découvert, c’est qu’il ne se produit pas selon un ordre global »[1].

 

Maintenant… il va falloir certainement baisser le rythme de la cadence sans pour autant la marquer ni par un arrêt, ni en s’égarant et en tergiversant par rapport aux priorités, et surtout aux modalités consensuelles qui viendront valider leur mise en mouvement afin de pouvoir arriver à ouvrir de nouvelles « conversations citoyennes ». Conversations qui doivent nous permettre de prendre totalement en compte l’ensemble des leçons historiques, afin de mieux interroger la solidité du « Contrat social » et le processus non seulement de son approfondissement, mais surtout de sa réévaluation à l’aune des deux dernières décennies.

Il s’agit donc, d’une reprise plus réfléchie, plus posée du rythme. Cette reprise s’impose à la totalité des acteurs de quelque bord qu’ils soient, afin de pallier aux diverses dissonances, permettant ainsi au principe d’harmonie de jouer pleinement son rôle, c’est-à-dire sa fonctionnalité dans « le rabotage » des angles d’incohérence. Incohérences qui jalonnent toute marche. Ainsi donc, cette reprise de souffle devient indispensable, voire incontournable surtout, si les individus engagés dans une longue randonnée arrivent au « carrefour idéal », lieu de congruence probable où les événements s’entremêlent sans se soucier des contradictions et des subjectivités qui peuvent, à tout moment, les alimenter.

Le temps présent semble ainsi combattre la durée et le futur chevauche « son propre présent », faisant donc advenir les contradictions des pratiques. Il est évident que le présent, tel qu’il se déroule, enrobe dans son déploiement un « hors temps » dont le procès reste à faire sur la base d’une autre manière « de lire et de dire » cette histoire parallèle. Cette dernière semble se dérouler non pas à la marge de cette Histoire commune  (ce « Grand Récit ») qui s’écrit de décennie en décennie, mais en son for intérieur, sans se soucier des possibles conséquences que cette forme de narration peut générer dans le long terme.

[1] Carlo Rovelli, L’ordre du temps, Paris, Flammarion, 2018, p. 131-132.

 

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