« Liberté – Création – Interprétation – Histoire – Explication – Interrogation… Dans le trousseau de Joe Ouakam…

PAIX À LEURS ÂMES… À CEUX QUI MEURENT « AU LARGE DE … »

DANS LE TROUSSEAU DE JOE OUAKAM…, Information Afrique Kirinapost

« Par ici, il faut regarder à l’air de montrer le doigt… »Fresque de l’artiste Mbaye Diop représentant Joe Ouakam – mur de Kër Yadikoon sur l’ïle de Ngor

« … qu’en est-il de l’ART lorsqu’il est conçu en termes strictement esthétiques et qu’en est-il de la VÉRITÉ (théorique et pratique) lorsqu’elle est comprise dans des termes qui en excluent toute dimension esthétique ? ».

Martin Thibodeau, La théorie esthétique d’Adorno, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 16.

En 2014, pendant que j’étais en résidence à l’Institut d’Etudes Avancées de Nantes, moments favorables qui m’ont permis de me familiariser davantage avec les travaux scientifiques sur l’art, un collègue m’envoya deux citations de Joe Ouakam, afin que je lui dise laquelle cadrait mieux avec ce qu’il croyait être une définition de ce que pouvait signifier « l’art » !

Je ne suis ni peintre, ni critique d’art, ni commentateur d’œuvres d’art, mais amateur autodidacte… curiosité historicisée… je me suis mis au jeu de la question, au rythme de nos échanges. En passant par Ngor le jeudi dernier le message m’est revenu à l’esprit… il tournait autour de Joe !

J’ai toujours pensé que pour comprendre une infime partie de la manifestation de la vie, il faut nécessairement regarder du côté de l’art, en tant que mode et processus de réflexion sur la société telle qu’elle s’écrit de génération en génération. Parce que l’art n’est pas un fantasme même s’il peut faire naître des « illusions », voire des « illuminations ».

Car nous sommes en plein dans l’espace de la création. Il ne faut même pas se cacher derriere son petit doigt : l’artiste crée dans ses récréations….le temps joue en sa faveur afin que les palimpsestes s’interpénètrent et fassent disparaître la protubérance du « moi » défait dans le geste de peindre, de sculpter… où tout simplement de celui qui décide de poser un point avant de tirer la ligne… et sus(R)prendre le geste pour qu’advienne l’énoncé…

Un tableau est un énoncé accroché à la cimaise polysémique et vacillante de l’INTERPRETATION.

J’ai choisi donc de partager ces idées qui étaient perdues dans la pile de mes « messages supprimés ». Elles sont inédites et n’avaient pas le destin de venir illustrer les photos qui vous verrez défilant devant vous, avant d’aller visiter ce lacis de chemins… comme des rhizomes… qui ceinture l’île…

Joe écrit : « Quand je fais une œuvre, […] j’ai toute la LIBERTÉ de faire un travail de CRÉATION. Donc liberté absolue à l’autre de dire, de penser ou de donner une INTERPRÉTATION. Je m’interdis toute forme d’interdit, HISTOIRE, d’EXPLICATION, d’INTERROGATION. »

VOILÀ UNE PARTIE DU TEXTE (MESSAGE, Date: 12 FÉVRIER 2014 13:29:50 UTC+1).

« En tout cas, tu m’as donné un sacré travail, en m’envoyant ces deux citations de Joe Ouakam. J’ai passé toute la soirée à lire « L’Homme sans contenu » de Giorgio Agamben.

Le premier chapitre de ce livre, livre une discussion intéressante autour de la question que tente de résoudre Joe Ouakam dans cette citation.

Ce matin, j’ai continué la lecture d’un livre sur la restauration des œuvres d’arts, écrit par l’un des plus grands philosophes de l’art, César Brandi : « Théorie de la restauration ». C’est aussi un italien. Tu m’as « gâché » ma journée.

J’avais prévu de lire un roman de Julien. Gracq (Au château d’Argol), mais pas grave car j’aime l’art, et j’admire Joe avec sa pipe et son « sappo.

L’image contient peut-être : plante et plein air

Un philosophe des lieux pose devant la fresque de l’artiste Mbaye Diop représentant Bouna Medoune Seye & Djibril Diop Mambety, Kër Yadikoon sur l’ïle de Ngor